Emmanuel Crenne, après son expérience politique à Reconquête, qui suivit une précédente expérience au Front National, a voulu écrire à Éric Zemmour, qu’il a approché et apprécié, une lettre où il s’essaye à tirer des leçons des campagnes passées où tant de générosité a été dépensée et dont il convient de mesurer les résultats.
Pour mieux introduire cette lettre qui se veut un témoignage politique, Emmanuel Crenne raconte ce que fut sa vie politique : son entrée au RPR dans les années 90, que l’UMP transformera en parti politicien, puis comment il s’engagea au Front National, dont il organisa les sections locales autour de son Lot familial et dont il devint conseiller régional en Occitanie de 2015 à 2021, enfin comment il passa à Reconquête ! en s’activant de la même façon, mais avec l’élection présidentielle de 2022 en ligne de mire. La demi-réussite de Zemmour, après le départ en fanfare de Villepinte, assez prévisible par ailleurs, n’a pas entamé le courage de notre auteur.
Au contraire, il entend maintenant réfléchir sur une solution d’avenir. D’ailleurs, il ne cache pas ses convictions monarchistes, mieux, royalistes. Cela fait longtemps, y compris au conseil régional d’Occitanie, qu’il conclut toutes ses interventions par un sonore « Vive le roi ». Mais cela ne suffit pas. L’abaissement politique de la France tient à l’abaissement de son esprit public, y compris chez ceux qui se réclament d’une réaction nationale. Il y a des causes spirituelles à une telle décadence. Et s’il n’est personne pour le signaler et tenter d’y suppléer, les combats resteront toujours au niveau inférieur et leur issue risque donc d’être fatale pour la France, hélas. On ne peut que consentir à une telle analyse.
Cependant, j’aimerais expliquer à Emmanuel Crenne que Maurras, qu’il cite souvent, est plus que l’auteur politique positiviste qu’il pense connaître. Oui, infiniment plus. Et que, sans doute, là, brille, cachée dans son secret, une solution qui reste à découvrir.
Emmanuel Crenne, L’étrange destin d’Éric Zemmour, Müller édition, 263 p., 18 €