La Normandie, bien sûr, mais la Provence, aussi ! En août 44, Américains, Britanniques et Français, menés par de Lattre de Tassigny, débarquent à Hyères et Toulon.
En deux semaines, les Allemands plient. Ils iront jusqu’à Dijon, rejoindre ceux qui arrivent de Normandie. Les Américains exaltèrent l’épisode normand, le général De Gaulle ne voulut célébrer que la libération de Paris – il y arriva vite une fois les combats finis – et les thuriféraires français oublièrent donc celles de Marseille et Toulon, pourtant simultanées. Le livre de Claire Miot, Le Débarquement de Provence, ressuscite ces quelques jours glorieux, avec les troupes indigènes, les Goums et Tabors Marocains, qui avaient fait la campagne d’Italie – et aussi les intrigues politiques habituelles entre généraux français et entre “alliés”, les Américains bien sûr persuadés de savoir tout bien mener mieux que les autochtones. Qu’importe : ce bel album photographique, porté par un texte clair, nous amène au cœur de l’action et des réactions des populations civiles libérées (avant d’être républicainement épurées), sous un soleil méditerranéen.
Claire Miot, Le Débarquement de Provence. Passés Composés /ministère des Armées /Ecpad, 2024, 176 p. 25 €.
