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À quelle vitesse redémarrera l’activité économique ?

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À quelle vitesse redémarrera l’activité économique ?

La Banque de France a publié un avis pour expliquer que l’activité économique du pays allait se redresser dès le deuxième semestre de 2021 et s’accélérer fortement en 2022. Bref, tout va bien et la crise de la COVID-19 n’aura été qu’une parenthèse dans un mouvement de croissance économique continu. Pour asseoir sa confiance, la Banque de France mise sur trois éléments principaux : la progression de la vaccination qui permettra de recouvrer un peu de liberté, l’accroissement de la consommation des ménages qui dilapideront leur épargne dans l’euphorie retrouvée et enfin la hausse de la productivité par tête. Grâce à tout cela, la croissance sera de 5,5 % en 2021 et encore de 4 % en 2022. Cette prévision est-elle réaliste ?

L’activité économique du secteur public

Dans le domaine public, l’Administration ayant été envahie par une bureaucratie tentaculaire, le niveau de l’activité n’a pas beaucoup baissé pendant la crise puisqu’une bonne partie des tâches pouvait être accomplies dans le cadre du télétravail imposé. Quant aux tâches qui nécessitaient la présence des agents, elles ne se sont pas non plus véritablement interrompues puisque les besoins de la police, des armées ou des hôpitaux ne se sont pas effondrés. Ajoutons à cela qu’avec la suppression de la taxe d’habitation, les communautés territoriales auront du mal à accroître demain leurs investissements. L’activité publique a donc peu de marge pour participer à un redémarrage significatif.
Bien plus, Jean-Loup Bonnamy s’inquiète dans La Nef des effets de la crise en s’intéressant plus particulièrement au cas des hôpitaux : « C’est l’activité économique qui, grâce à des impôts et à des cotisations, finance notre système hospitalier. Si l’on contracte l’activité, il y aura moins de rentrées fiscales et sociales et donc moins d’hôpitaux, moins de lits, moins de respirateurs avec des soignants moins nombreux et moins bien payés ! » Pour sortir de ce cercle vicieux, il faudrait donc avoir les moyens de récupérer les cotisations et les moins-values fiscales enregistrées depuis un an. On comprend que le gouvernement veuille relancer rapidement la réforme des retraites, malgré les risques sociaux qu’elle pourrait à nouveau engendrer.
Depuis le début de la crise sanitaire qui a mis l’activité économique en panne, le gouvernement a multiplié les aides avec de l’argent qu’il n’avait pas et qu’il a donc emprunté. Si, pendant cette période difficile, la Banque centrale européenne a accepté de mettre entre parenthèses les fondements de sa doctrine monétaire, il n’est pas évident que, si la croissance revient, des pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas acceptent que les « cigales » du sud ne reviennent pas rapidement à ce qu’ils considèrent comme l’orthodoxie monétaire. Dès lors, le risque d’une crise de l’euro n’est pas à exclure, pas plus que l’apparition de tensions inflationnistes. Dans ces conditions, la Banque de France pourrait être amenée à revoir ses prévisions. Mais, sans aller jusqu’à ces anticipations pessimistes, il faut voir quelles sont les difficultés auxquelles l’activité économique du secteur économique privé va être confrontée.

L’activité économique du secteur privé

Sur ce point, faut-il vraiment partager l’optimisme de la Banque de France sur l’augmentation de la productivité par tête ? En effet, dans les secteurs où l’activité se fait obligatoirement « en présentiel », toute période de chômage, surtout si elle dure un certain temps, fait perdre en savoir-faire et interrompt tous les automatismes facteurs de productivité. Il faudra bien un certain temps pour les retrouver. De plus, une partie des revenus des entreprises ne sera pas réinjectée immédiatement dans l’investissement productif car elle servira à rembourser les prêts garantis par l’État généreusement distribués pendant la crise.
Un autre point semble pouvoir être discuté : c’est l’effet de la crise sur les habitudes des consommateurs. Le ministre de l’Economie lorgne fortement sur l’épargne accumulée par les ménages pour la récupérer au profit du secteur productif tandis que la Banque de France espère, pour sa part, que les Français vont les dépenser rapidement dans une consommation effrénée. Tout d’abord il est trop tôt pour que les Français dépensent ces sommes en loisirs et distractions ; et qu’en sera-t-il demain si ces activités sont réservées aux vaccinés porteurs d’un « passeport vert » ou d’un « pass sanitaire » ? Bonne nouvelle cependant, le « Travel pass », qui a pour but d’attirer les touristes étrangers à condition cependant que les restaurants et les bars soient à nouveau autorisés à les accueillir ; il pourrait aussi dissuader certains « Gaulois réfractaires » de se rendre à l’étranger et les conduire à faire du tourisme en France.
L’analyse sur laquelle reposent les prévisions de la Banque de France est issue de modèles mathématiques – scientifiques, diraient les hauts-fonctionnaires qui ont envahi la sphère politique – et a du mal à quantifier les réactions psychosociologiques de la population. Or, on peut se demander si les nécessités issues du confinement ne vont pas laisser des traces sur le comportement des consommateurs. Ceux qui ont pris l’habitude de faire des courses par Internet, de recourir à l’e-commerce y compris pour leurs courses alimentaires, reprendront-ils, comme avant, le chemin des boutiques ? D’ailleurs, les commerces de quartier pourront-ils rouvrir compte tenu du manque à gagner déjà enregistré et de l’accroissement de leurs dettes ?
En ce qui concerne les possibles évolutions du comportement, difficiles à évaluer a priori et dont les conséquences économiques peuvent cependant s’avérer importantes, il faut faire une place au télétravail. Est-ce que les personnes qui ont pris l’habitude de travailler chez elles vont facilement reprendre le chemin d’un bureau plus ou moins éloigné du domicile ? Est-ce que les entreprises qui ont goûté aux locaux désertés ne vont pas faire pression pour que tout le personnel ne soit pas présent sur site en même temps ? Ne va-t-on pas chercher à développer au moins les bureaux partagés entre plusieurs personnes qui s’y succèderaient comme cela est déjà le cas dans nombre de cabinets de conseil internationaux ? Cela pourrait donc peser sur l’immobilier de bureau tout comme les faillites annoncées de nombreux petits commerces pourraient aussi affecter les locaux commerciaux. Quelles seront donc les conséquences sur le marché de l’immobilier de bureau et sur la trésorerie des investisseurs immobiliers ? Cela ne risque-t-il pas de peser aussi sur la reprise économique ?
Certaines activités perdues ne se retrouveront pas et ne redémarreront pas facilement. L’Union Sport & Cycle qui regroupe les entreprises du secteur des loisirs et du sport, considère en particulier que l’arrêt des remontées mécaniques a fait perdre au secteur plus de 73 % de l’activité. Et comme, pour l’instant, personne ne sait quand les Français retrouveront leur liberté, les intermédiaires du secteur ne se pressent pas pour passer des commandes aux fabricants qui ne sont pas près de remettre les chaînes de production en route. De même toute l’activité perdue par le secteur des transports ne se retrouvera pas… Autrement dit, même s’il y a une relance de la consommation, elle ne permettra pas aux industriels et aux commerçants de retrouver très vite un niveau de revenu qui leur permette d’investir et d’embaucher.

Les conséquences financières

Une relance de la consommation, plus rapide que celle de la production, aura aussi nécessairement des conséquences financières et monétaires. Soit elle entraînera une tension sur les prix – avec à la clé un risque d’inflation –, soit elle conduira à une augmentation des importations et pèsera directement sur la balance des paiements. En 2020, les exportations chinoises ont déjà augmenté de 18 %, essentiellement grâce au matériel sanitaire et au matériel électronique. D’autres pays n’ont pas arrêté de la même façon leur activité économique et pourraient donc avoir une opportunité de développer leurs ventes en France. Ce n’est pas sans conséquence que le PIB de la France ait reculé de 8,3 % en 2020 contre seulement 5 % pour l’Allemagne et 7,3 % pour la moyenne des pays européens. Cela est d’autant plus grave que la France a un secteur industriel et artisanal (qui nécessite une activité « en présentiel ») moins développé, ayant depuis de nombreuses années tout misé sur un secteur tertiaire dans lequel le télétravail est possible.
Dans un tel contexte, la dette totale du pays va continuer à croître. Il paraît que cela ne pose pas de problème, depuis que l’on a découvert la « théorie monétaire moderne ». Mais, comme l’a confié au Point du 11 mars dernier celle qui s’en veut la grande prêtresse et qui conseille désormais le président américain Joe Biden, Stephanie Kelton, « il n’existe quasi aucune limite à l’endettement pour les États qui maîtrisent leur monnaie. […] Seule condition : que l’argent public injecté ne réveille pas le monstre de l’inflation ». Or, le gouvernement français ne maîtrise pas « sa » monnaie et il n’est pas sûr que les autres membres de la zone euro le laissent suivre une politique indépendante. Quant au phénomène d’inflation, il n’est pas aisément maîtrisable par les Pouvoirs publics car c’est autant un phénomène psychologique et sociologique qu’un phénomène monétaire et financier.

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