Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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Le catholique doit être politique. C’est-à-dire qu’il n’a pas le droit de s’abstraire des affaires de la Cité. Même reclus au cœur de l’ermitage le plus sauvage, ses pensées doivent être tournées vers son salut et celui de ses frères. Cette nécessité politique a souvent été réaffirmée par le Vatican, et même pratiquée, avec des fortunes diverses.
Depuis plusieurs décennies, et même depuis un siècle, les catholiques français doivent en permanence choisir de s’engager à l’intérieur d’un régime qui n’admet pas le fait religieux et encore moins la chrétienté ; dans des partis qui ne sont pas plus religieux, même les défunts démocrates-chrétiens ; dans une société qui tout à la fois se désespère de l’abandon des vertus chrétiennes et refuse de les considérer ; avec une église si occupée à montrer au pouvoir qu’elle est docile – sinon dans son ensemble, du moins par la voix de certains de ses prélats, d’une majorité de ses intellectuels en cour et de la presque totalité des médias qu’elle veut bien reconnaître comme siens – qu’elle a adopté toutes les dérives possibles, accompagné tous les reniements.
Quant au pape François, il tient absolument à ce que les catholiques s’engagent mais à condition que leur engagement se fasse dans les directions et les cadres qu’il a fixés. Nulle réflexion possible pour discerner le bien commun, forcément circonstanciel, le Vatican a décrété l’accueil sans conditions, le transnationalisme sans concession et l’amazonisme pour horizon, que vous viviez à Prague, Bamako ou Toulon. Bref, il ne fait pas bon être de droite sous ce pontificat dès lors que cela signifie ne pas privilégier absurdement une prétendue charité qui provoque les plus grandes misères et les plus grands désordres individuels et collectifs.
Comment les catholiques ont-ils néanmoins réussi à être de droite, ce dernier demi-siècle ? Le sont-ils plus qu’avant ? Le traditionalisme liturgique et théologique est-il une attitude politique ? Que révèle la proximité intellectuelle entre des conservatismes – si tant est que le mot soit juste – d’ordres différents ? Le pape est-il capable d’argumenter ou de justifier ses positions, ses décisions, même les plus surprenantes, ses dégoûts et ses enthousiasmes, qu’il impose en fait comme des règles ? Voici quelques questions abordées dans ce dossier, franchement ou obliquement, en considérant l’histoire ou les temps présents.