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L’ordre ou le désordre

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Aucune société ne peut vivre dans le désordre permanent. C’est la raison du grand échec de la politique de la ville : des centaines de milliards, jamais vraiment calculés, déversés pour rien dans des banlieues, maintenant dans des quartiers entiers qui sont devenus officiellement des « zones » dites « de non-droit ». Expression typique d’une « gouvernance » molle, créée il y a une trentaine d’années pour rendre compte d’un phénomène de société qui semblait échapper à toute maîtrise.

Autrement dit, c’était la faute de personne. Ces populations étaient les oubliées du progrès social, les mal assurées de l’État providence, les victimes collatérales de la mondialisation heureuse. Il suffisait de compenser : des budgets, encore des budgets, des plans, encore des plans, du social, encore du social !

Cette manière de voir et d’agir avait l’avantage d’évacuer toutes les questions gênantes : l’immigration devenue inassimilable, la dégradation et la dénaturation des mœurs et des comportements requalifiés en « incivilités », l’organisation de trafics de toutes sortes, gravement illicites, trafics humains, trafics de drogues, que la puissance publique tolérait, faute de pouvoir les éradiquer et afin d’assurer une apparence de paix sociale, l’installation en position dominante d’une religion qui refuse de reconnaître le droit et les usages de la nation d’accueil, la disqualification simultanée et voulue, opérée par l’État lui-même, des familles et des éducateurs, une Éducation nationale incapable d’assurer son service, et pour cause, singulièrement dans ces zones, aggravant ainsi « les inégalités »…

Et comme il fallait remédier aux « inégalités », grand mot qui évitait encore de traiter les vraies causes et qui justifiait encore et encore la démagogie, la gabegie et les discours politiciens, les gouvernements en exercice, de gauche comme de droite, relançaient indéfiniment la même politique aussi aveugle que criminelle.

Maintenant les faits sont là. Les bandes font la loi. Plus de 900 quartiers « sensibles » – toujours le mot qu’il faut ! – recensés officiellement, vraisemblablement beaucoup plus. C’est-à-dire des lieux où ni la police ni la justice ne peuvent exercer leurs prérogatives, mais pas plus les services publics ni aucun représentant de l’autorité politique ou même sociale, pompiers, médecins.

Les policiers sont assassinés, violemment agressés, blessés par milliers… La peur règne dans la population, dans les services de l’État, partout jusque dans la police et la gendarmerie.

La peur ! On les laisse se débrouiller, on leur commande de loin et de haut, du fond d’un fauteuil ministériel ou d’une voiture de fonction. Ah, il est si facile dans un hémicycle de faire un discours ; la bravoure y est aisée et quel regard sagace porté sur la situation ! Les hypocrites, les misérables, les pleutres ! Mais qu’ils y aillent donc – et seuls avec leurs mots ! –, qu’ils rencontrent face à face les bandes et qu’ils essayent d’y pérorer.

Aucun ne l’a fait. Le président de la République, bien escorté et bien filmé, s’est rendu au chevet de « Théo » dans un hôpital préalablement sécurisé. Il n’a point rendu visite aux policiers gravement blessés de Viry-Châtillon.

Dans ces conditions-là, l’ordre n’est pas près d’être rétabli en France. La mécanique politique et la mécanique médiatique, fort bien articulées et manipulées, ont leurs veilleurs – ah, ce devoir de « vigilance » ! En ce moment, ils s’ingénient à ce que toute possibilité de redressement et de libération soit rendue vaine.

C’est ce que montre ce numéro de Politique magazine. Si les Français pouvaient réfléchir sur la vraie cause de leur malheur ! La restauration de l’État souverain est la première condition de l’ordre.

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