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Le vendeur

« Pendant les travaux, la vente continue. »

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C’est ainsi que Macron explique à ses troupes, à en croire Les Échos, qu’ils ne doivent pas ralentir dans leurs efforts de réforme, ou plutôt dans leur rythme d’annonce. Il faut parler des réformes passées, en expliquant à quel point elles étaient nécessaires et légitimes, et des réformes à venir, en affirmant qu’elles seront aussi légitimes et nécessaires que leurs devancières.

« Pendant les travaux, la vente continue. »

Les travaux, ce sont ces vulgaires élections européennes où, sauf surprise, le camp présidentiel va prendre une claque bien méritée. Méritée puisque tous les efforts de Renew Europe (ex-Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe), ce groupe parlementaire européen présidé par Valérie Hayer, après Stéphane Séjourné, et qui intègre 23 députés macronistes, auront consisté à défendre l’Union la plus fédéraliste, la plus ouverte, la plus “verte”, la plus contraignante, la moins française, la plus contraire aux intérêts français – et que ces efforts se prolongent aujourd’hui en organisant la mise à l’écart des groupes parlementaires “nationalistes” quand bien même ils comporteraient un fort contingent de députés français.

« Pendant les travaux, la vente continue. » Puisque ces élections ne peuvent absolument pas être le prétexte d’un narratif triomphaliste, elles sont assimilées par Macron à des travaux de maintenance. Mais alors, que vend-il ? Lui-même. Sa mégalomanie de futur président de l’Europe. Sa détestation de la France. Sa pensée racornie de (médiocre) financier. Son goût si monnetesque de la destruction radicale de la puissance française, son incapacité si gaullienne d’avoir une vraie pensée diplomatique.

« Pendant les travaux, la vente continue. »

C’est un bon vendeur. Il déroule un bon argumentaire, il aligne les preuves : il a continué à détruire les industries stratégiques, il ne parle de souveraineté que pour mieux l’aliéner, il vante le fait qu’on CHOOSE FRANCE pourvu que ce soit des milliards étrangers fiscalement allégés, ses députés votent tous les traités qui mettront à genoux nos paysans, ses indignations européennes sont soigneusement calibrées pour n’avoir aucun effet… Il est très crédible, l’Allemagne lui dit merci et le décore, surtout après l’avoir entendu une fois de plus dénoncer en Allemagne le nationalisme français. Quant aux personnels de la Commission européenne, ils l’écoutent avec un sourire en coin parader pour les Français avec les doigts croisés dans le dos.

Un exemple ? Selon Rupert Schlegelmilch, négociateur en chef de l’UE pour l’accord UE-Mercosur, Bruxelles signera rapidement le Mercosur juste après les élections. Cet accord que Macron a déclaré « dépassé » et qu’Attal prétend au point mort grâce à Macron sera signé. « Au cours des trois dernières années, nous avons veillé à ce que l’accord soit à jour avec tout ce qu’implique un accord commercial moderne, donc je ne comprends pas pourquoi le président Macron a dit cela », s’est étonné Schlegelmilch. « Pendant les travaux, la vente continue. »

Macron vend Macron®, en deux versions, il vend le ChefVisionnaire en France et le SmilingMinion™ à l’étranger. Sa détestation des nationalismes ? C’est pour rassurer sur son fédéralisme. Ses attaques contre Le Pen ? C’est pour donner des garanties qu’il n’agira pas du tout en Français. Macron, c’est le président qui se balade avec une casquette siglée McCain, entreprise canadienne, dans une usine de frites surgelées à Matougues, Marne : c’est ce qu’il appelle vanter l’attractivité de la France. C’est le type qui nous disait en 2017 « la France doit redevenir une grande puissance tout court » : on a vu… Nous n’avions pas immédiatement compris que la meilleure façon de faire grandir la France est de la faire disparaître, mais c’est sans doute que nous sommes prisonniers d’une façon de penser binaire, très loin de la complexité lemairesque et du simultanéisme macronique.

Macron, c’est celui qui expliquait aux étudiants kazakh ses trois grands principes d’action – pardon, de vente : parler, parler et parler. « C’est d’essayer à chaque fois d’expliquer, de dire les choses quand je peux les faire, y compris quand elles sont impopulaires » ; « C’est ensuite de tenir dans l’action et d’avoir l’esprit de résistance même quand c’est impopulaire parce qu’on a expliqué, qu’on pense que c’est bon, ne pas céder à la démagogie » ; « c’est être attaché aux résultats, aux faits, et d’aller regarder si ça change vraiment la vie des gens » : et si ça a vraiment pourri la vie des Français présents et à venir, alors on peut aller se vendre à l’étranger. Macron s’est bien vendu, la démolition continue.

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