Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Jean Raspail est incorrigible. Arrivé à l’âge le plus vénérable, il resouscrit à tous ses rêves de royaliste impénitent. Il signe et resigne. Comme un dernier bras d’honneur à cette République qu’il déteste et qui s’est substituée, jusque dans le langage, à la France, cette France dont elle siphonne et anéantit l’existence pour exister elle-même comme un parasite. Raspail souffre pour la France ; il n’en peut plus ; il faut en finir. L’heure est venue de réactualiser l’épopée de son rêve. Il republie donc Le Roi au-delà de la mer sous le titre Le Roi est mort, vive le Roi. C’est son testament. Il l’adresse au Prince ; il lui écrit. Chaque chapitre commence par « Monseigneur ». À la vérité il ne parle pas au prince, encore moins au prétendant : il n’en à rien à faire des gens qui « prétendent » en mangeant des petits fours. Il interpelle le Roi, celui qui se sait et donc se veut le Roi. Et alors, c’est notre éternel Raspail : la réalité au bout du rêve ! Comme dans Sire. Tout est évoqué : Bonnie Prince, Charlie, Culloden, la tragique aventure vendéenne de la duchesse de Berry… Et d’imager les scénarios les plus fous qui permettent de faire croire, sur un bout d’île, à l’existence du royaume de France qui ne tient que par la simple affirmation d’un Roi qui se rit de la mort, ce qui est la condition première de la vie. Mythe, bien sûr, mais qui porte la plus grave des leçons. Il faut aller par l’action jusqu’au bout de sa pensée. Et, alors, tout peut resurgir : et la France, qui n’est et ne peut être qu’un royaume, et son Roi et tout ce qui va avec, le sacré, le militaire, l’ordre, l’honneur et le panache. Jean Raspail fait de sa préface une forme d’Envoi : il est clair pour lui et pour nous que l’Envoi s’adresse au prince Jean d’Orléans. Notre actuel comte de Paris.