Civilisation
Si le cheval m’était conté… au féminin
Des confins de l’Asie aux hippodromes français en passant par les palais moscovites et les portes d’Orléans…
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Contemporaine de Bernard de Clairvaux qui fut son protecteur, d’Aliénor d’Aquitaine avec qui elle entretint une abondante correspondance, d’Abélard avec qui elle s’opposa sur une vision purement rationnelle de la foi, Hildegarde de Bingen, religieuse bénédictine, ne cesse de nous interroger par sa nature d’une richesse incomparable.
Du XIIe siècle à 2012, il fallut huit siècles pour qu’elle soit canonisée par Benoît XVI et nommée Docteur de l’Église. Grande mystique, elle fait figure de femme d’exception tant la diversité de ses écrits, la multiplicité de ses talents, sa féminité, sa vision du monde, son rapport à la beauté de la nature, son combat pour unir harmonieusement corps, âme et raison, restent des sources d’inspiration.
« Éprouver le bonheur difficile de vivre, c’est rendre grâce à la Création Divine », tel est l’axe autour duquel Aurore-Marie Guillaume s’inscrit pour rendre hommage en un court et accessible essai à cette femme que l’on ne pourrait résumer à cet axiome mais qui en impulse toute l’orientation intérieure. Véritable guerrière de la charité et de la contemplation, elle fit de sa vie un combat permanent contre les hérésies, la raison pure, les souffrances inutiles infligées au corps, mettant en avant sans cesse le nécessaire équilibre des vertus de l’âme et du corps.
Elle meurt à 81 ans, laissant derrière elle une grande notoriété, deux traités de médecine, son célèbre Scivias regroupant les écrits de ses visions, de nombreuses œuvres musicales. Redécouvrons humblement toute cette sagesse médiévale qui se veut étonnamment moderne, auprès de celle qui, faisant encore figure d’autorité en la matière, fut l’incarnation merveilleuse et visionnaire de cet autre savoir acquis par l’intuition, l’expérience, les sens, la nature.