De et par Pascal Amoyel. Mise en scène de Christian Fromont.
Après Le pianiste aux 50 doigts, Le jour où j’ai rencontré Franz Liszt et Looking for Beethoven, Pascal Amoyel nous présente sa nouvelle création, Une leçon de piano avec Chopin, des plus originales et qui passionnera les mélomanes. Pascal a sept ans lorsqu’il découvre Chopin et sait à cet instant qu’il sera pianiste. Mais l’acharnement ne suffira pas jusqu’à la découverte déterminante d’une méthode écrite par Chopin, destinée à ses élèves. Dans une mise en scène inédite de Christian Fromont, nous pénétrons l’univers du musicien romantique ancré dans Bach et le folklore polonais pour en décrypter toutes les subtilités. Sous les traits de l’apprenti musicien, Pascal Amoyel, aussi bon conteur que virtuose, instaure entre le compositeur et lui un dialogue imaginaire où le maître lui dispense d’une voix amicale mais ferme son enseignement. Et le public attentif et passionné de le suivre sur les chemins de l’exigence. Cette précieuse méthode composée de 12 feuillets est une éducation sur le toucher, le phrasé, le rubato, la dissonance – qui est une signature et non une erreur. Au fil des leçons, le disciple comprend qu’être artiste est un état et, qu’avant d’être pianiste, Chopin était un patriote qui pleurait sa terre natale martyrisée sous le joug de la Russie. C’est là qu’il faut chercher la beauté et la puissance créatrice de son œuvre.
Entrevoir les rives du continent Chopin
Chaque disciple devant entrer en lui-même pour puiser les couleurs de ses émotions, raviver les joies qui ne sont parfois que des chagrins au repos, être toujours en quête de poésie, d’une âme, trouver sa propre éloquence de la pointe du cœur jusqu’aux bouts des doigts. Alors, « entrevoir les rives du continent Chopin » ? c’est possible, mais les rejoindre ? Jamais ! car seul Chopin peut jouer sa musique. Les Polonaises, Mazurkas, Nocturnes et les ballades, que Liszt définissait comme « l’odyssée de l’âme de Chopin », étaient des poèmes aux nuances harmoniques infiniment variées, tour à tour tragiques, mélancoliques et lumineuses d’une grande richesse, tournées vers le sentiments intime. Ce que montre ce remarquable précepte, c’est que l’essentiel pour chaque musicien est de cultiver son unicité. Tout simplement. Cette leçon de piano généreuse qui retrace en filigrane la vie du compositeur, portée par la grâce et l’excellence, révèle une fois de plus le talent de Pascal Amoyel qui, exécutant à la fin de la représentation le Prélude n°4 dans le noir absolu, souligne aussi la particularité qu’avait Chopin de jouer ses œuvres, le plus souvent, toutes chandelles éteintes. Un rendez-vous à ne pas manquer !
Le Ranelagh, 5 rue des Vignes, 75016 Paris
Réservation : 01 42 88 64 44
À partir du 21 novembre
Photo theatre : © A B. Barda