Monde
« Nos dirigeants actuels invoquent souvent la révolution »
Un entretien avec Ludovic Greiling. Propos recueillis par courriel par Philippe Mesnard
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Agnès Thil s’est fait virer de LREM. Elle l’a d’ailleurs appris en regardant son fil d’info sur son smartphone, alors qu’elle siégeait dans l’hémicycle. Elle a trouvé le procédé assez cavalier, mais les Marcheurs sont du genre cavalier. Elle connaissait le genre puisqu’elle avait milité au PS avant d’en être dégoûtée par les cuisines et luttes internes. Elle avait cru Macron qui promettait de faire de la politique autrement. Elle, a essayé. Et elle a vu comme les bons Marcheurs marchaient, comme de vieux politicards, comme des apparatchiks, comme des méfiants qui ne parlent pas à ceux qui ne peuvent rien leur rapporter. Agnès Thil raconte dans ce livre sa vie, ses engagements et sa traversée de LREM, ses désillusions : non, Macron ne parle pas à tout le monde, et lui et ses gouvernements choisissent les Français à qui ils ne parlent pas, comme les élèves de Béziers dont les écoles avaient brûlées ; non, les médias ne sont pas honnêtes ; oui, la fabrique de la loi, en France, aujourd’hui, est un étau qui écrase le citoyen, « c’est là un étrange totalitarisme qui ne dit pas son nom ». On est désarçonné par cette femme, intelligente, sensible, institutrice puis directrice d’école, militante gauchiste sincère, par amour des autres, qui découvre toute l’horreur du système partisan et tout le mensonge démocratique à la faveur d’un combat qui lui paraissait évident : défendre l’idée qu’un enfant a besoin d’un père et d’une mère, et d’être conçu sans artifices, surtout pas juridiques. Agnès Thil nous confie son désarroi et ses espoirs avec des mots justes et vrais.