Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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Ce petit opuscule a tout pour être un solide pavé dans la mare de la droite des idées. Salutaire, il risque fort d’être incompris, alors même que les questions d’identité et des communautés d’appartenance seront peut-être au cœur du débat des prochaines échéances politiques européennes.
Dans le prolongement de l’essai de Jean de Viguerie, Les deux patries, Arnaud Guyot-Jeannin analyse sous l’angle historique et idéologique, la question du nationalisme. Et les deux ne sont pas sans rapport, car nationalisme comme patriotisme ont pu être à l’origine d’un malentendu, au moment où ils ont été repris dans le corpus idéologique des mouvements politiques de droite : de même que l’on a pu délaisser la patrie charnelle pour défendre la patrie révolutionnaire, sans s’en rendre compte, on glisse d’un pays enraciné dans ses régions à la défense d’une idée de la nation, abstraite et centralisatrice.
Arnaud Guyot-Jeannin rappelle que le terme nationalisme est utilisé pour la première fois en 1798, même si l’idée nationale lui est antérieure. Et c’est avec la Révolution, que le jacobinisme centralisateur prendra tout son essor, mettant en péril les corps intermédiaires. Dès lors, l’auteur nous dit que le nationalisme va de pair avec l’atomisation de l’individu.
Aujourd’hui, le nationalisme avance-t-il seulement en réaction au mondialisme ou pourrait-il en être le rempart ? Le nationalisme est-il une forme d’individualisme ? Le fédéralisme européen permettra-il aux peuples de sauver leur identité ? Ce livre tâche, par de solides références de philosophie politique, de répondre à ces questions. À lire d’urgence.