Civilisation
Leçon de choses
C’est un réquisitoire. Il est implacable. L’argumentation est serrée. Toute l’affaire de la Covid est déroulée par Alain Le Bihan sous nos yeux, en chapitres précis, succincts, documentés.
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Remarquable résumé en 160 pages de la question de l’énergie en France et qui constitue, comme le dit et le prouve l’auteur, un crime d’État. La France possédait le système énergétique le mieux conçu, le plus efficace, le mieux organisé dans le long terme et, de loin, le moins cher, comme le plus adapté aux fluctuations conjoncturelles, assurant à la France une complète souveraineté en ce domaine, une garantie sur l’avenir, une supériorité technologique, une avance industrielle avec des revenus réguliers à l’exportation. Tout ça fut bradé.
Ce magnifique outil avait été constitué par des choix politiques intelligents successifs, inscrits dans la durée, grâce singulièrement au plan Messmer des années 70 qui engagea le développement systématique des centrales nucléaires en favorisant la création indépendante d’une technique proprement française et, plus anciennement, grâce à l’établissement d’EDF comme entreprise publique fondamentale – cela n’avait rien à voir avec la manie socialiste de la nationalisation des biens privés – où la qualité du service et des personnels, ingénieurs et techniciens d’une compétence éprouvée, devait répondre au principe premier de l’exigence nationale, en particulier dans l’élaboration des projets. C’est ce caractère spécifiquement français qui fit la grande force de la France en matière énergétique dans la deuxième moitié du XXe siècle. Aucun gouvernement de droite ou de gauche n’aurait songé à casser cet outil. Il a fallu qu’une bande de sagouins réussissent, pour des motifs salement électoraux, à se servir de l’appareil d’État pour massacrer, délibérément et sans aucun scrupule, en haine de la France et de tout ce qu’elle représente, cette construction du génie français qui nous valait la jalousie des concurrents, en particulier allemands et anglo-saxons, qui ont tout fait pour attaquer sournoisement ce qui constituait une supériorité française. L’écologisme fut l’instrument privilégié de cette démolition organisée.
Tout a commencé avec le couple Jospin-Chirac, l’arrêt de Superphénix ; Sarkozy a continué en s’alignant sur l’Allemagne et l’Amérique, en installant le dispositif de l’ARENH ; Hollande a franchi toutes les étapes de la destruction systématique avec des COP idiotes, l’abandon programmé du nucléaire et la promotion du renouvelable. Avec Macron la trahison s’installe au pouvoir en tout domaine et la Russie devient la cause commode de tous les maux. Le chef de l’État ne croit pas dans la France. Il brade à tour de bras ; sauf qu’il s’aperçoit qu’à détruire le nucléaire il remet en cause toute l’énergie en France. Il ne compose que pour des raisons politiques : discours et contre-discours jusqu’à la crise finale qui ne tardera pas.