Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Évidement un livre avec une préface de Hilaire de Crémiers nous oblige par principe à avoir un regard amical, plus encore quand le sujet en est Maurras et l’écrivain Alain Sanders. Dieu merci, le livre est bon et nous le disons en toute honnêteté.
S’il fallait trouver une critique, c’est qu’il a probablement été édité trop vite. Ainsi l’on retrouvera malheureusement trop de coquilles et de passages où l’on ne saurait dire qui écrit d’Alain Sanders ou de Maurras. Mais ce n’est pas grave, car ce livre atteint son objectif : il propose un “autre Maurras”. Un Maurras qui serait prophète et résistant. Alain Sanders ne s’attarde jamais sur la poétique maurrassienne, ou la force de son système de pensée : il s’attache à une série de moments où Maurras a voulu résister aux forces du temps. Sanders ne juge pas si cela était bon ou non, il se contente de nous montrer que dans la tourmente Maurras avait vu avant tout le monde ce qui était en train d’advenir. L’auteur se concentre sur des moments postérieurs à 1918. Le livre a ainsi tendance à porter le fer sur les sujets les plus dédaignés des publications contemporaines : l’interdiction par l’Église, l’Action française durant la guerre, le procès Maurras. Et on peut remercier l’auteur de rappeler ces faits-là en les mettant en lumière.
Ce serait mentir que de dire que ce livre est nécessaire pour comprendre Maurras, mais il promène ses petites loupiottes dans des recoins mal connus et montre que Maurras, en dépit de ses défauts réels ou supposés, a su avoir des lecteurs qui lui ont rendu hommage avec une piété filiale : c’est la marque des grands auteurs, qui persistent toujours sous la boue et les crachats.
Par Francis Venciton