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TRISTAN MENDÈS-FRANCE : UN ADVERSAIRE PEU CONVAINCANT DES  OPPOSANTS AU MASQUE

Ou comment un prétendu sociologue est érigé en sévère spécialiste des déviants qui refusent l’ordre macronien.

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TRISTAN MENDÈS-FRANCE : UN ADVERSAIRE PEU CONVAINCANT DES  OPPOSANTS AU MASQUE

L’heure est à la distanciation sociale et au port obligatoire du masque. Cette dernière mesure est la plus symbolique, la plus contraignante et, donc, logiquement, celle qui suscite le plus de controverses et d’oppositions. Bien que l’on nous répète à qui mieux mieux, sur toutes les chaînes de télévision et dans tous les journaux, qu’elle est bien accueillie ou plutôt bien acceptée par la population, et que, à l’appui de ces dires, on ne nous montre pratiquement, interrogées dans le rue, que des partisans du masque ou des personnes dociles soucieuses de ne pas sortir du rang des moutons, surtout devant une caméra, elle est, en fait, ressentie comme une contrainte physique (en particulier, elle nous prive d’air et embarrasse donc sérieusement notre respiration), une contrainte sociale et politique et une atteinte à la liberté individuelle par de nombreux Français qui n’osent se rebeller, et sont intimidés par les arguments invoqués par le corps médical et les pouvoirs publics à l’appui de son application. L’intimidation, le conformisme, le manque de franchise et de courage jouent à fond, puissamment confortés par le politiquement correct et le terrorisme intellectuel.

Le déchaînement médiatique contre l’opposition au port obligatoire du masque

Pourtant l’opposition au masque et aux mesures restrictives de liberté commence à se faire jour dans notre pays. Elle  est hétéroclite, disparate, contradictoire, parfois déraisonnable, et certains de ses arguments portent à faux…  mais pas tous, loin de là. Bref, un mouvement « anti-masques » se fait jour en France.

Il n’en faut pas plus pour que se déchaînent contre lui les médias. Il faut tuer dans l’œuf ce mouvement naissant, avant qu’il ne prenne quelque ampleur. Voilà comment on entend la liberté d’opinion en France, dont les habitants, réputés si souvent pour leurs individualisme anarchisant et leur inclination naturelle à la révolte, sont en fait d’un conformisme et d’un suivisme on ne peut plus déroutants.

Un prétendu spécialiste du mouvement anti-masque consacré par les médias

Cependant, le déchaînement médiatique ne suffit pas ; il importe que le mouvement soit dénigré par un homme reconnu comme une autorité intellectuelle en la matière. En l’occurrence, cet homme, c’est Tristan Mendès France, TMF, pour nous.

Celui-ci est  couramment présenté, par les présentateurs des JT et autres émissions d’information, comme un « sociologue », maître de conférence associé à Paris VII,. Et cette double qualité lui vaut d’être considéré comme éminemment compétent pour traiter du mouvement d’opposition au port obligatoire du masque. D’aucuns pourraient même croire qu’il est LE spécialiste de ce mouvements, le connaissant parfaitement et seul habilité à le juger, dans la mesure où il est l’unique intellectuel invité par les chaînes de télévision à s’exprimer sur ce sujet. Les téléspectateurs fidèles aux JT de TF1, France 2, France 3, BFMTV ou autres chaînes de télévision inclinent donc tout naturellement à penser que si Monsieur Tristan Mendès France émet un jugement négatif et réprobateur sur le mouvement d’opposition au masque, c’est que ce dernier est, à n’en pas douter, un groupement de gens ignorants, irresponsables, sottement individualistes, menés par des hommes et des femmes systématiquement hostiles à l’État et à toute autorité, d’extrême gauche, ou, bien pire encore (et plus certainement) d’extrême droite, adeptes de théories « complotistes », et prompts à faire dangereusement sombrer dans les registres du passionnel, de l’idéologie et de la politique partisane, la question du masque et de la distanciation sociale, laquelle relève de mesures de salut public intéressant la vie des Français, et de la seule compétence des médecins et microbiologistes.

Quand Monsieur Tristan Mendès France parle, on ne discute plus. Il ne vient à l’idée de personne que les mouvements hostiles au masque pourraient avoir raison, au moins en partie, qu’ils ne correspondraient pas à l’idée et à l’image que Monsieur Mendès France donne d’eux, et que ce même Monsieur puisse se tromper et n’avoir aucune compétence particulière en la matière. Les titres de Monsieur Mendès France, sociologue, maître de conférence à Paris, ses passages fréquents sur toutes les chaînes, attestent de sa compétence, d’uns solidité d’acier trempé, et étincelante comme les diamant le mieux travaillé.

Une qualité d’universitaire largement usurpée

Mais, à l’examen, le diamant apparemment le plus travaillé peut se révéler du toc, de la verroterie. Et, pour la plus grande déception des téléspectateurs qui l’écoutent, admiratifs et soumis, nous craignons que la prétendue compétence de Monsieur Mendès France soit du toc.

En premier lieu, contrairement à la définition que donnent de lui les journalistes, Tristan Mendès France n’est pas sociologue (c’est l’appellation que lui donne régulièrement le sous-titre de présentation de sa personne, à chacune de ses apparitions à l’écran). Du point de vue professionnel, il apparaît comme un spécialiste des techniques modernes de communication et d’information (spécialement d’Internet et des réseaux sociaux), ce qui n’est pas du tout la même chose, et est beaucoup plus restreint que la sociologie. Il n’a reçu aucune formation de sociologue. Quant à ses titres universitaires, ils n’ont rien d’impressionnant, à moins dire. Enfin, ses travaux de chercheur, sont on ne peut plus modestes.

Né en 1970 à Bordeaux, Tristan Mendès France a d’abord effectué des études de droit à l’université de Paris I, où il a obtenu une maîtrise de droit public en 1995. Il a ensuite entrepris des études de doctorat en science politique, au sein de la même université, sous la direction de Lucien Sfez, juriste connu. Mais, après l’obtention du diplôme d’études approfondies (DEA), en 1996, il a abandonné l’élaboration de sa thèse. Car, chemin faisant, il s’est découvert une passion nouvelle, différente de la science politique : l’étude des techniques modernes de communication, justement. Mais, dans cette nouvelle spécialité, il n’a pas poursuivi d’études et n’a obtenu aucune qualification universitaire. Ce qui fait que le diplôme universitaire le plus élevé de Tristan Mendès France est son DEA de science politique, obtenu en 1996.

Normalement, cette sous-qualification aurait dû lui interdire l’accès à des fonctions de maître de conférences, puisque celles-ci exigent la possession d’un doctorat (lettres, sciences) ou d’une agrégation spécialisée (droit, science politique, sciences économiques, médecine, pharmacie).

Mais aucune porte ne se ferme devant un Mendès France, fils d’un mathématicien universitaire (Michel Mendès France) et petit-fils de Pierre Mendès France, président du Conseil sous la IVe République, gloire politique du parti radical et de toute la gauche française durant des décennies. Et, ainsi, grâce à cet efficace viatique et à ses relations, notre Tristan devint assistant parlementaire du sénateur socialiste Michel Dreyfus-Schmidt (1998-2008), puis « intervenant » à l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication-CELSA, de 2008 à 2018,  poste qui lui servit de tremplin pour accéder à celui de maître de conférence associé (en sciences de la communication et techniques numériques) à l’université Paris VII-Denis Diderot, en 2018, sa fonction actuelle. Il est vrai qu’il n’est que maître de conférence associé. Tristan Mendès France est donc entré à l’Université par la bande, par la périphérie, et par le seul jeu de sa naissance et de ses relations, malgré des titres universitaires des plus modestes, et a accédé à une fonction d’enseignant-chercheur de rang magistral au mépris des exigences de diplômes requises pour celle-ci. Son titre d’universitaire, quoique légal, est donc largement usurpé, et son obtention relève du copinage, du passe-droit et du privilège indu. Or, c’est sur lui que repose son crédit intellectuel et moral auprès des téléspectateurs. Sur lui plus que ses autres « références ». Car TMF a d’autres activités, surtout  sur le web, a un blog et a participé à quelques émissions culturelles.

Certains nous reprocheront de pinailler sur de basses questions de titres universitaires, et nous feront observer que TMF s’est peut-être distingué par des travaux personnels en sociologie, en sciences de la communication ou sur d’autres sujets. Las ! Là encore, ses admirateurs déchanteront : la production écrite de notre héros n’a rien d’époustouflant. Citons ses ouvrages connus, à ce jour : Une tradition de la haine : figures autour de l’extrême droite, Paris, Paris-Méditerranée, coll. « Documents, témoignages et divers », 1999 (en collaboration avec Michaël Prazan, un documentariste), La Maladie numéro neuf : récit historique d’après le Journal officiel du 3 décembre 1920, Paris, Berg international, 2001 (avec le même collaborateur), Docteur la mort : enquête sur un bio-terrorisme d’État en Afrique du Sud, Lausanne-Paris, Favre, 2002., Gueule d’ange : nationalité : Argentin ; activité : tortionnaire ; statut : libre, Lausanne-Paris, Favre, 2003. Tout cela ne relève nullement de la recherche, mais du simple militantisme, et n’atteste donc d’aucune compétence de type scientifique. En outre, ces écrits sont étrangers à la question de la crise sanitaire que nous connaissons actuellement.

Tristan Mendès France est donc un universitaire recruté dans des conditions discutables, au mépris des exigences de titres requis pour sa fonction, et un militant, un essayiste et un blogueur dont les productions sont dénuées de valeur scientifique.

Un spécialiste qui ne nous apprend rien sur le mouvement qu’il dénigre

Il est vrai que c’est surtout par la parole qu’il a pris position contre les adversaires du port obligatoire du masque. Ses propos, à ce sujet, sont-ils éclairants, riches d’enseignement, propres à stimuler la réflexion ou à emporter la conviction ?

Pas du tout ; ils se révèlent d’une banalité confondante. Notre homme ne nous apprend rigoureusement rien sur le mouvement qu’il dénigre. Il n’est que d’écouter ses propos enregistrés sur Twitter le 27 juillet dernier. TMF parle, à très grands traits (on devrait dire « à très gros traits ») de la naissance et du développement du mouvement d’opposition au port obligatoire du masque, dans le monde.  Il déclare : « il [le mouvement] a d’abord incubé, il a mûri aux Etats-Unis. Il est passé en partie par le Canada francophone qui a francisé, entre guillemets, les argumentaires, les thèmes, les visuels. [?] » Que M. Mendès France nous excuse, mais ces propos ne nous éclairent  guère : tous ceux qui écoutent les JT et font quelque modeste recherche sur Internet, qui lisent tant soit peu la presse écrite, n’ont pas eu besoin de lui pour connaître les origines américaines et québécoises du mouvement anti-masques. TMF, ensuite, caractérise ainsi ce mouvement : « C’est un regroupement hétéroclite d’individus qui sont tout simplement contre le port du masque pour des raisons parfois assez farfelues. Les anti-masques peuvent aller du ʺ je ne suis pas confortable avec ʺ  à ʺ je crois que ça ne marche pas ʺ  et ça peut aller jusqu’à des délires complotistes complètement dilatés [?]. » Le mouvement anti-masques, il est vrai, manque d’unité, de cohérence. Tristan en profite pour lui attribuer l’adjectif péjoratif d’ « hétéroclite », qui sous-entend nettement un manque de sérieux. Et il balaie d’un revers de main les objections des opposants au masque. Il note que les uns se plaignent de l’inconfort, de la gêne que leur occasionne le masque, sous-entendant, là encore qu’il s’agit d’une raison peu sérieuse. Or, l’on sait que le masque rend la respiration très difficile, privant d’air son porteur, provoque en lui une sensation d’étouffement et de chaleur, et qu’il est, de fait, extrêmement pénible à supporter. Il suffit d’interroger les gens pour s’en rendre compte ; mais nos télévisions ne daignent nous montrer que des personnes satisfaites ou résignées à une mesure qu’elles estiment « nécessaire » parce que les médias le leur ont chanté sur tous les tons et les ont abreuvées ou matraquées de cette idée. Donc, pour TMF, ceux qui se plaignent de cette gêne physique du masque sont des gens difficiles, trop délicats, capricieux et inciviques. D’autres affirment que « ça ne marche pas », selon TMF. Notre prétendu sociologue note ce fait sans daigner examiner les raisons que ces gens peuvent avoir de penser cela. Donc, pour lui, leur opinion est tout à fait gratuite, et dénuée de tout argument, autrement dit de tout sérieux. Enfin, il observe que  certains donnent dans des « délires complotistes ».

Un prétendu danger, purement fantasmatique

Décidément, ces anti-masques sont des têtes légères incapables d’étayer leur opposition sur des arguments pertinents, dépourvues d’idées sérieuses, et qui, en tant que tels, ne valent pas la peine que l’on s’intéresse à eux. Pourtant, ils représentent, sans même en avoir conscience, un danger social majeur, qu’il importe de conjurer. Sinon, vous pensez bien que M. Tristan Mendès France n’interviendrait pas dans ce débat, et qu’on ne le dérangerait pas pour rien.

Le refus du masque, procédant d’un délire complotiste, « peut-être mortel », nous assène TMF. Rien que ça. Et notre spécialiste de présenter ainsi l’argumentaire anti-masque : « C’est un phénomène extrêmement grave, parce que c’est un discours anti-science, un discours anti-santé publique alors qu’on en a véritablement besoin aujourd’hui plus que jamais. »Pas moins. Les opposants au port obligatoire du masque sont des délirants, hostiles à la science, et qui n’ont cure de la santé de leurs compatriotes ; ce sont des fous, des égoïstes irresponsables (puisque fous), et dont l’action risque de compromettre les efforts de nos dirigeants et de nos vaillants médecins pour enrayer l’actuelle pandémie coronovirale. TMF ne le dit pas, mais la conclusion qui s’impose est que ces gens doivent être combattus sans pitié, et surtout sans que leurs arguments – in essentia absurdes, voire nuls et non avenus – soient examinés. On ne saurait discuter avec des gens qui sont à la fois contre la science et contre la santé de la population. D’autant plus que pour ces désaxés, la question du masque est secondaire : en fait, ils s’opposent systématiquement à tout ce qui se présente comme une obligation : « Aujourd’hui, c’est le masque, demain, ce sera le vaccin. », nous assène TMF, qui donne à cette attitude l’explication suivante : « tout cela est les symptômes (sic), en gros, du discrédit de la parole publique en général et notamment du fait que les gens s’informent mal, et notamment lorsqu’ils s’informent via les réseaux sociaux. »

L’épouvantail de l’extrême droite

Mais qui sont donc ces anti-masques ? Réponse de TMF : « On trouve des gens politisés qui ont un agenda politique ; on trouve ça plutôt à l’extrême droite, on a des groupuscules qui cherchent véritablement à tirer profit de cette contestation, de cette indignation autour du masque. » Ainsi, le mouvement anti-masque serait l’émanation de « groupuscules » politisés, d’extrême droite surtout qui cherchent, par ce truchement, à émerger sur la scène politique. Leur opposition est donc bassement politicienne… et maudite, l’ extrême droite représentant l’horreur absolue. TMF se garde bien de dire ce qui lui permet d’affirmer que l’extrême droite représente une composante importante, voire déterminante du mouvement anti-masques.

Qui est complotiste, qui délire ?

Selon TMF, ce sont les réseaux sociaux qui font de ce mouvement un danger pour la santé publique et la démocratie. Écoutons-le : « Les réseaux sociaux sont une chambre d’écho naturelle pour ce type de contestation complotiste. Ça leur permet d’avoir un écho qui va bien au-delà de la réalité de ce qu’ils représentent. Une force de frappe qui va au delà de la réalité sociale qu’ils représentent. » Les anti-masques sont donc une toute petite minorité d’irresponsables, de complotistes délirants, d’individualistes forcenés et de militants extrémistes (de droite, principalement), fous, ignorants, obscurantistes et sans intelligence, mais ils peuvent tout de même devenir dangereux de par leur propagande sur les réseaux sociaux, qui leur servent de caisse de résonance. Et TMF d’exprimer ainsi ses craintes pour l’avenir : « Mon inquiétude est que ce discours autour du masque se politise sur la scène publique française et que le masque devienne un enjeu de combat politique. C’est le cas déjà aux Etats-Unis, et ça a des conséquences dramatiques sur la politique de santé publique américaine. Mon inquiétude, aujourd’hui, évidemment, c’est que cette question du masque devienne un enjeu politisé en France. Si c’était le cas, on quitterait le domaine de la science, de la santé, du médical, pour plonger dans une phase idéologique incertaine qui pourrait nous coûter très cher. » Donc, combattons les opposants au masque sans merci; entravons leurs possibilités d’expression, ne leur permettons pas d’avoir accès aux médias. Et, avec cela, TMF dénonce le délire complotiste de ses adversaires !

Un présumé ramassis hétéroclite de paumés censément manipulés par l’extrême droite

Mais le plus significatif réside en ce que, dans toute cette intervention, TMF n’apporte rien de nouveau. Il ne fait ici que reprendre, résumer et amalgamer les innombrables critiques adressées par nombre de journalistes et autres « intellectuels » à l’encontre du mouvement d’opposition au port obligatoire du masque. Il n’   ajoute rien, pas la plus petite idée nouvelle (fût-elle critiquable) ; tout ce qu’il dit ici a déjà été dit par d’autres. D’autre part, sa présentation du mouvement est non seulement partiale, mais elle est d’un flou déconcertant. Ceux qui se contenteront de ses propos penseront ainsi que le mouvement comprend des extrémistes, de droite surtout, et un assemblage disparate de contestataires de tous bords et d’individualistes indécrottables. Sur ces diverses composantes, TMF ne nous dit rien de précis : les prétendus extrémistes de droite sont-ils proches du RN ou de groupuscules divers, et lesquels ? ; les autres, relèvent-ils de tendances politiques précises, et lesquelles ? Et quelle serait la nature de ce fameux danger politique tant redouté par TMF ? On ne sait. TMF dissimule son ignorance en prétendant distinguer au sein du mouvement qu’il critique « deux tendances : la complosphère et la fachosphère » (interview à LCI), la première composée de dangereux fous délirants, la seconde de crapules fascistes.

En somme, TMF éreinte un mouvement qu’il semble méconnaître, et sur la composition et les idées duquel il ne nous dit absolument rien. Ceux qui comptent sur lui pour les instruire des idées et des arguments des anti-masques en sont pour leur frais. Comme spécialiste de la question on peut rêver mieux. En réalité, TMF est un militant contre les opposants au masque, rien de plus, et surtout pas un « spécialiste » de la question.

Sut Twitter toujours, le 29 juillet cette fois (donc le lendemain), TMF revient sur la composition du mouvement anti-masque. Cette fois, il le présente comme un ramassis disparate de gens dont le seul point commun siège en une opposition systématique à toutes les initiatives émanant du pouvoir, en particulier des ennemis irréductibles de Macron. « Des gens tellement idéologiquement  anti-Macron que si le gouvernement décrète quoi que ce soit, ils vont dire que, a priori, ils n’y croient pas ou que c’est un complot. » Encore des complotistes ; décidément ! Mais attention : dans tout ce micmac, c’est l’extrême droite, toujours elle, qui tire les ficelles : « Il y a des militants d’extrême droite qui peuvent jouer un peu sur ce terrain. » Ces diaboliques extrémistes de droite manipulent les autres, notamment « des gilets jaunes qui peuvent tomber dedans.». Et, pour faire bonne mesure, TMF ajoute des « victimes d’une mauvaise information » et des « individus qui consomment l’information uniquement à travers leur feed facebook. » CQFD. Les anti-masques sont des paumés et des laissés pour compte du système, que leur colère égare, manipulés par l’extrême droite. Bref, le mouvement anti-masque est une variante du populisme, avec tout ce que cela charrie d’échecs, d’ignorance, d’obscurantisme, d’aigreur, de rancœur, de haine, de peur, de révolte instinctive, de refus de toute société, de contestation de toute politique et d’individualisme exacerbé. Gilets jaunes et extrémistes de gauche se rallient à ce mouvement, et l’extrême droite tire les ficelles.

En fait de ficelle, celle de TMF est un peu grosse. Diaboliser un mouvement d’opposition en le présentant comme peuplé de pauvres types que leur haine sociale, leurs déceptions politiques et leur ignorance portent  à  tous les excès et font d’eux les jouets de l’extrême droite ou de quelque gauche populiste est vieux comme le monde.

Conclusion : un spécialiste en peau de lapin

Répétons-le en guise de conclusion : Tristan Mendès-France n’est en rien un docte spécialiste de l’étude du mouvement anti-masques, sur lequel il ne donne aucune information originale et fiable, et qu’il traite en adversaire virulent, donc en militant, non en sociologue. Nonobstant sa fonction universitaire (largement usurpée, répétons-le), il est dépourvu de toute compétence sur la question.

 

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