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Retour sur le discours du Pape à Strasbourg

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Retour sur le discours du Pape à Strasbourg

Le fondement de la construction européenne ne peut être l’homme pris comme simple citoyen, encore moins comme sujet économique. Mais l’homme en tant que « personne dotée d’une dignité transcendante », car l’Europe est pétrie par l’influence du christianisme. Tel est le message délivré par le pape François lors de sa venue à Strasbourg, le 25 novembre dernier.

Dès le début du discours du pape aux parlementaires européens, le ton était donné. Les lois européennes ne peuvent pas occulter cette dimension transcendante de l’homme. Elles ne doivent pas le réduire à l’état d’objet « dont on peut programmer la conception, la configuration et l’utilité » et que l’on peut ensuite « jeter » quand il ne sert plus. Cette dignité inaliénable de la personne, dit le pape, suppose que tous doivent pouvoir jouir des libertés fondamentales que sont la liberté de penser et de professer sa foi, la possibilité de vivre dans une société où le cadre juridique limite la force et la tyrannie du pouvoir, où l’accès à la nourriture comme à un travail digne est garanti. Nulle société ne peut priver l’être humain de ces libertés fondamentales, et surtout pas au nom d’un quelconque intérêt économique.

S’adressant à des parlementaires, le pape a jugé utile d’assortir ces recommandations d’une sévère mise en garde. Ces libertés ne sauraient être fondées sur quelque droit ayant seulement une dimension individualiste. L’homme étant d’abord et avant tout un être relationnel, ces droits correspondent à autant de devoirs fondamentaux. « Tout être humain est lié à un contexte social dans lequel ses droits et ses devoirs sont connexes à ceux des autres et au bien commun de la société elle-même ».

Il en résulte que, pour le pape, « il est plus que jamais vital d’approfondir une culture des droits humains qui puisse sagement relier la dimension individuelle, ou mieux, personnelle, à celle du bien commun ». Ce qui suppose le respect des corps intermédiaires – sans lesquels ne peut exister aucune communauté sociale – et, d’abord, de la famille. Pourquoi donc un message aussi clair est-il si difficile à entendre ? Serait-ce parce que, comme le dit Mgr Minnerath, l’Église et l’Europe ne sont « plus d’accord sur le sens des mots » ?

Le christianisme, un principe vivant

Le pape a ensuite pointé du doigt les droits qui reposent sur une conception individualiste de l’homme car ils sont sans limites et ils conduisent inexorablement à la violence et aux conflits. Reprenant alors l’enseignement de son prédécesseur Benoît XVI, il a insisté sur le fait que « c’est l’oubli de Dieu et non pas sa glorification qui engendre la violence ». C’est pourquoi, le christianisme est plus qu’une des racines de l’Europe : il est un principe vivant qui doit continuer à irriguer son évolution.

S’opposant clairement au modèle « babélien » que suivent aujourd’hui les instances européennes, le pape a rappelé que l’unité ne doit pas être réduite à l’uniformité, car « les particularismes de chacun constituent une richesse authentique dans la mesure où elles sont mises au service de tous ». Il en résulte que la « pensée unique » est une atteinte directe à la démocratie car elle affaiblit la richesse des débats et conduit à faire dégénérer la réalité vivante en « nominalisme politique ». Le pape dénonce ainsi « la démocratie qui dissimulerait son manque de valeurs profondes derrière une mécanique électorale » . Dans ce souci de sauvegarder le respect du « débat responsable », le pape a mis les députés en garde contre l’attitude qui consiste à se laisser conduire par « la pression d’intérêts multinationaux non universels » car cela risquerait alors de déboucher sur quelques « systèmes uniformisés de pouvoirs financiers au service d’empires inconnus ».

Écologie humaine

On attendait aussi le pape François sur la question de l’écologie. Mais sur ce point encore, il ne faut pas avoir une lecture tronquée ou déformée de son message : le fondement de toute écologie est le fait que Dieu a confié la création à l’homme qui peut en jouir et en faire bon usage. Mais si l’homme est ainsi le gardien de la création, il n’en est pas le propriétaire ; il doit l’aimer et la respecter et non pas la posséder, la manipuler et l’exploiter. « Respecter l’environnement signifie (…) non seulement se limiter à éviter de le défigurer, mais aussi l’utiliser pour le bien ». Et le pape a conclu ce chapitre en rappelant que l’homme a été placé au sommet de la création dont il est lui-même une « partie fondamentale » et que dès lors, « à côté d’une écologie environnementale, il faut une écologie humaine, faite du respect de la personne ».

C’est pourquoi, l’écologie humaine passe en particulier par un droit à un travail digne qui permette de garantir « la possibilité de construire une famille et d’éduquer les enfants ». Il résulte de cette conception de l’écologie humaine que la famille est la première institution humaine et que ce sont bien les parents qui ont la charge d’éduquer leurs enfants et non pas l’État.

A propos de la dernière partie de son discours, les médias se sont surtout attardés sur la colère du pape : « on ne peut tolérer que la mer Méditerranée devienne un grand cimetière » ! Mais bien peu ont pris la peine de se faire l’écho des remèdes qu’il préconise. Pourtant, il les a explicités avec beaucoup de clarté. Il a ainsi développé cinq points complémentaires, tous absolument indispensables. Aucun pays européen ne peut à soi seul endiguer le risque qu’il a dénoncé ; tous les États doivent donc être solidaires face à ce drame. Ensuite, les États ne doivent pas se contenter d’accueillir les immigrés, mais doivent « leur proposer avec clarté [leur] propre identité culturelle ». Troisièmement, les États doivent adopter des législations qui « sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l’accueil des migrants ». En quatrième lieu les États doivent mener des politiques cohérentes « justes, courageuses et concrètes qui aident les pays d’origine dans leur développement sociopolitique et la résolution des conflits internes » car l’immigration n’est pas une solution.

Enfin les États ne doivent pas avoir une conduite égoïste qui aurait pour conséquence d’accroître les difficultés internes de ces pays d’où sont originaires ceux qui traversent la mer sur des embarcations de fortune. Pour achever son propos relatif à l’immigration, le pape a bien insisté sur cette loi qui dépasse infiniment cette seule question : « Il est nécessaire d’agir sur les causes et non seulement sur les effets ».

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