Un entretien avec Michel Voletti. Propos recueillis par Philippe Mesnard.
La Malédiction de la sorcière revisite des airs très populaires en mode jazz ou mambo : les enfants et les parents vont-ils s’y retrouver ?
Si les enfants ne connaissent que certaines de ces comptines comme « Nous n’irons plus au bois », « Au clair de la lune » ou « Alouette » par exemple, les parents les connaissent toutes. Ces chansons font partie d’un patrimoine populaire souvent appris dans les écoles. Le fait de les revisiter apporte une sonorité nouvelle, une vision plus moderne. En quelque sorte, c’est une façon de redécouvrir les comptines de notre enfance en les réinterprétant avec des rythmes différents. Ce qui permettra aux parents et grands-parents d’avoir autant de plaisir que les enfants à les écouter. D’autant que les musiciens sont extraordinaires !
En quoi a consisté votre travail avec Alain Toubiana ?
Alain est dans la musique depuis son enfance. Il a créé de nombreux spectacles dont « Le Blues Brothers Show » qui tourne dans le monde entier depuis des années. Quand nous nous sommes rencontrés, il venait de faire un concert avec son nouveau groupe, Les Konteurs. J’ai trouvé ça très sympa. Je lui ai suggéré l’idée de le faire évoluer vers un spectacle musical plus familial. Pour cela, il fallait trouver un fil rouge afin de raconter une histoire qui plaise aux plus petits grâce aux chansons et aux images 3D qu’Alain affectionne et maitrise avec beaucoup de talent. Il ne nous restait plus qu’à trouver le fil rouge quelque chose de simple et efficace. Au vu des comptines choisies, « À la claire fontaine », « Colchiques dans les prés », « Au clair de la lune »… il me semblait que l’écologie, la pollution et ses conséquences sur la nature était une bonne idée. Et cela permettra peut-être aux parents de discuter de ce sujet avec leurs enfants après le spectacle. Quelques jours plus tard, Alain est venu avec l’idée d’une sorcière qui jalouse du bonheur des enfants devant la beauté de la nature et des animaux allait jeter une malédiction sur la terre en polluant l’air, les eaux, les forêts et les plantes.
Je ne suis pas intervenu sur les musiques, mais nous avons retravaillé l’ordre des chansons en fonction de l’évolution de l’histoire. J’ai écrit les dialogues entre le groupe et la sorcière, et Alain et moi avons commencé le travail sur les images qui sont projetées sur un écran géant créant un univers entre Tim Burton et Alice au pays des merveilles dans lequel vont évoluer, la sorcière bien évidemment, mais aussi de nombreux animaux invités dans l’aventure.
Le spectacle, avec cette succession de tableaux et de chansons, fait penser à une opérette, à du théâtre musical. Et le décor est presque un personnage à part entière. En tant que dramaturge, quel a été votre principal défi ?
Seuls les trois musiciens et le chanteur sont sur scène, la sorcière intervient uniquement sur l’écran, elle fait partie de la féérie des images et de l’univers créé par les montages visuels. Il ne s’agit pas d’un théâtre musical, encore moins d’une opérette, mais d’un concert familial qui nous invite à voyager dans un monde magique et musical.
Mon principal défi a été de faire un tri drastique dans toutes les très belles images et les animations que me proposait Alain, car comme le dit l’adage « Le trop est l’ennemi du bien » ! Etant moi-même incapable de jouer avec les techniques modernes de l’image, ses propositions étaient les bienvenues et ont rapidement fait avancer le travail. Un autre défi était de ne surtout pas donner de leçon de morale sur la pollution, que le public ne se sente pas culpabilisé. Au contraire qu’il sorte du théâtre heureux avec l’envie de parler de l’écologie et de ses différents aspects avec leurs enfants.
La Malédiction de la sorcière.
Conte musical familial fantastique en 3D de la Compagnie Les Konteurs
Mise en scène : Michel Voletti, d’après une idée originale d’Alain Toubiana et Michel Voletti. Avec : Alain Toubiana, Manu Heiner, Aidje Tafial et Jean-Pierre Claude.
La Malédiction de la sorcière, conte musical, enchaîne comptines enfantines (Gentil coquelicot) et chansons populaires (Colchiques dans les prés) pour construire un récit fantastique où une sorcière s’acharne, à grands coups de pollution, à détruire le monde des humains dont elle ne supporte pas la bonne humeur. Quatre chanteurs, par la force de la musique, vont la contrer et même la gagner à de meilleurs sentiments. Les petits seront entraînés par les images, les grands écouteront avec amusement ces airs connus revisités en mode reggae, jazz, rock et autre salsa ou mambo, pour le pur plaisir de surprendre, de divertir et d’émerveiller.