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Rapides vanités

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Rapides vanités

Qui se souvient de Théodore de Neuhoff, qui fut sept mois roi de Corse en 1736 ? Ou de Zimri, qui régna une semaine sur Israël, d’Augustin 1er de Iturbide, empereur du Mexique onze mois durant, en 1822-1823 ? Philippe Delorme. Il égrène le chapelet des gloires trop brèves, des dynasties avortées et des aventuriers enivrés par le titre de roi. Pour un Antoine de Tounens, que Raspail ressuscita, combien de James 1er, prince de Trinidad ou de Ntaré V, roi du Burundi en 1966, roi des Sédangs ? Tués au combat, dépossédés, trahis, morts au berceau ou bêtement foudroyés par la maladie, ils ne sont plus qu’une ligne dans les chronologies officielles, une note en bas de page dans les historiographies, un nom effacé sur des tombes parfois perdues. Jean-Paul 1er côtoie Louis XIX, qui régna un jour, et Habibullah Ghazi trahi, lapidé puis fusillé, meurt en remerciant Dieu de l’avoir fait roi d’Afghanistan, à peine un an. Chaque vie est évoquée brièvement, et ces notices rapides et véridiques surpassent en charme les Vies imaginaires de Schwob.

Philippe Delorme, Les rois éphémères. Cerf, 2020, 296 p., 20 €.

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