Parmi les ouvrages sortis à l’occasion du centenaire, deux sont à noter par ce qu’ils apportent de neuf à la compréhension des faits, et à la nécessité de les commémorer.
Fatima d’Yves Chiron (Artège, 240 p, 15,90 €), pour l’essentiel un honnête résumé des événements, a cependant deux mérites. Il raconte de façon très sérieuse la manière dont l’épiscopat portugais et Rome gérèrent le dossier des apparitions et des révélations qui suivirent, après la mort de Francisco et Jacinta, victimes de la grippe espagnole, et l’entrée de Lucia en religion. Surtout, il apporte, avec la publication d’un courrier adressé à l’historien par Benoît XVI, un éclairage précieux sur l’interprétation à donner aux communications du Vatican en l’an 2000 concernant le troisième secret. Complétant la pensée du cardinal Ratzinger à l’époque, le pape émérite écarte, définitivement, la lecture, trop souvent offerte aux fidèles, d’une prophétie déjà accomplie à travers l’attentat contre Jean-Paul II en 1981, donc désormais dépassée et, même s’il réfute l’existence d’un « quatrième secret » ou une manipulations du texte, rappelle que le calvaire de l’Église est sans doute bien loin d’être achevé.
Promoteur du Rosaire pour l’ordre dominicain, le Père Louis – Marie Ario – Durand offre une méditation intitulée Fatima; n’en parlez pas, c’est un secret (Le Cerf ; 200 p ; 12 €) d’une originalité et d’une intelligence bienvenues. Reprenant les faits, les paroles de Notre-Dame, il propose d’entrer, non dans les méandres d’une conspiration humaine mais dans les mystères des secrets divins, démontrant, avec conviction, que le message de Fatima n’a rien perdu de son actualité et s’adresse sans aucun doute à notre époque. Il est toujours hautement réconfortant d’entendre un prêtre tenir un langage ferme et courageux sur de telles questions.