Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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Raymond Massé, professeur d’anthropologie au Québec, a baigné, par son éducation, par sa carrière, par le choix de ses sujets, dans la culture de la tolérance, c’est-à-dire de la destruction systématique de tout repère culturel, religieux ou intellectuel identifié comme étant constitutif d’une vision occidentale et chrétienne du monde.
Le voilà confronté, en fin de carrière, aux “heureux” effets de la tolérance woke actuelle : elle détruit systématiquement, avec la plus vive intolérance, tout ce qui ne correspond pas à sa vision purement idéologique du monde. Jamais la tolérance, pourtant universaliste, n’aura été autant sollicitée pour aboutir en fait à une fragmentation de l’humanité croissante, exponentielle et excluante. Le constat n’est pas neuf. Mais il a le mérite d’émaner d’un penseur étonné de constater les ravages opérés par la vertu qu’il prisait sans pour autant être devenu réactionnaire. Ayant assisté à la dérive, il en pointe toutes les inconséquences logiques, toutes les erreurs scientifiques, tous les défauts méthodologiques – et surtout toute la volonté politique d’instrumentalisation des différences au service d’un multiculturalisme qui ne sert qu’aux minorités activistes (elles établissent leurs normes tout en refusant le “vivre-ensemble”), et un cosmopolitisme qui détruit les États-nations sans pour autant accepter l’homogénéisation des comportements. Sans polémiquer, éclairant le Canada et ses accommodements raisonnables d’un jour nouveau, Raymond Massé prêche pour que cesse la fausse neutralité des États contre ceux qui veulent dissoudre notre civilisation, sans pour autant renoncer à un idéal de tolérance dont il démontre, pourtant, qu’il est irrémédiablement faussé.