Avec l’inévitable intrusion de l’IA au cœur de nos vies, on peut s’inquiéter de cette haute technologie dite « intelligente ». Si elle a prouvé son efficacité dans bien des domaines, entre autres la médecine, qu’en est-il sur le plan émotionnel ? L’IA au service de notre humanité peut-être mais jusqu’où ? C’est ce qu’explore Anne Cardona dans son spectacle. Les parents d’un vieil homme érudit, en perte d’autonomie, engagent une humanoïde assistante de vie pour gérer son quotidien. Mais au fil du temps, excepté l’appel virtuel de sa petite fille bien aimée et celui tout aussi virtuel de ses enfants, qui se soucient surtout de la bonne organisation autour de leur père, nous traversons avec le vieillard les territoires de la solitude et du mal de vivre. Comme un filet d’eau fraîche sur une terre sèche, il se rappelle, parfois, quelques souvenirs heureux projetés sur le mur blanc de son quotidien. Ne reste plus que la présence de son assistante de vie dépourvue de toute sensibilité. Quand soudain il lui dit qu’elle aussi « perd la boule », contre toute attente, l’humanoïde n’ayant pas compris la métaphore, se met à quatre pattes pour chercher la boule… Fou rire général dans la salle ! C’est bien de cela aussi dont il s’agit : les limites de l’IA. Metteur en scène et interprète, Anne Cardona, accompagnée de Laura Marin et Nicolas Moreau, nous livre une belle réflexion sur l’IA qui s’annonce comme une avancée, ou une menace ? En tout cas, ce moment théâtral infusera d’autant plus, après le temps de la représentation, qu’il est l’écho de notre société. À méditer.

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