Celui-ci les a remerciés en passant un quinquennat complet à les mépriser, ouvertement ou obliquement, jusqu’à aujourd’hui où le catholicisme, dans les faits, a disparu non seulement des allées du pouvoir mais même du tissu quotidien de la vie des Français. L’Église, en France, a réussi ce miracle de n’être plus combattue parce qu’étant enfin totalement ignorée. Dès lors, plus question de prétendre normer une société dont on a évacué le christianisme. Les évêques ont fini par comprendre qu’il ne fallait rien attendre de Macron, sinon le pire. Loïc Simonet, dans une synthèse dense, intelligente et rapide, retrace la chute sociologique du catholicisme, refait l’histoire des naïfs aveuglements de l’épiscopat, dresse le bilan d’une présidence à l’aune du bien commun : bien loin de se cantonner aux projets emblématiques (bioéthique), il analyse en premier l’absence stupéfiante de pensée anthropologique de la Macronie, dont tout l’humanisme tient dans son anticléricalisme crétin, avec son cortège de lois insensibles et de déclarations méprisantes ; puis les prétendues avancées de la démocratie participative qui frustrent le peuple d’une vraie représentation ; puis la bioéthique, les libertés, bref tout ce qui fâche. Il conclut bien sûr sur un non possumus bien argumenté (la CEF a timidement joué son rôle en avril 2022) mais, surtout, sur une vision prophétique du catholicisme en France : « nous serons les prochains à être “effacés”, interdits, mis progressivement hors-la-loi ». Informé, analytique, combatif et courageux, ce livre est un vrai vade-mecum du catholique prêt à rejeter l’illusion d’une démocratie neutre et d’un Macron innocent.

 Loïc Simonet, Pourquoi les catholiques ne revoteront pas Macron. Les Éditions du Bien Commun, 2022, 188 p., 14,90 €.