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Mode vestimentaire musulmane : et si nous en tirions un enseignement ?

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Mode vestimentaire musulmane : et si nous en tirions un enseignement ?

La polémique

De grandes sociétés commerciales de produits vestimentaires (Dolce et Cabana, Marks & Spencer, H & M, Uniqlo) se lancent à la conquête de la clientèle musulmane, désormais très présente sous nos latitudes, et lui proposent des gammes de vêtements aussi couvrants qu’élégants. En France, cette offensive commerciale donne lieu à une polémique, surtout depuis que Mme Laurence Rossignol, ministre des Droits des Femmes, a fustigé ces grandes maisons, complices objectives de l’asservissement de la gent féminine à la Charia, allant même, dans son emportement, jusqu’à dérailler au point de comparer l’attitude des musulmanes adeptes de cette mode vestimentaire (qualifiée d’islamique), à celle des « nègres » (sic!) d’Amérique qui, au milieu du XIXè siècle affirmaient préférer demeurer des esclaves humiliés mais nourris par leurs maîtres plutôt que de devenir des hommes libres à la dignité enfin reconnue, mais sans moyens de subsistance. Si l’emploi de cette épithète raciste de « nègre » a valu à Mme Rossignol des volées de bois vert de toutes les associations antiracistes « et pour l’amitié entre les peuples » (un adhérent du FN ou même de la droite « républicaine » aurait eu droit à une assignation judiciaire), elle a reçu le soutien de toutes les organisations féministes.

Une dizaine d’entre elles félicitent la ministre d’avoir « réagi avec force et indignation à la banalisation du port du voile islamique ». Mme Danielle Bousquet, présidente du « Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes » (cela ne s’invente pas) estime que la ministre « a eu raison de dénoncer l’irresponsabilité des grandes marques qui, au nom du profit, n’hésitent pas à reprendre à leur compte une stratégie fondamentaliste politico-religieuse ». Mme Badinter, elle, appelle à boycotter ces produits. Les hommes de gauche (ou tout simplement « républicains ») ne sont pas en reste. M. Gilles Clavreul, « délégué interministériel, chargé de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme » (Diantre !) vole au secours de Mme Rossignol « dont le seul crime est de défendre la dignité et la liberté des femmes contre les noces barbares du cynisme marchand et de la bigoterie ».

Héroïque Laurence Rossignol, émule laïque de sainte-Geneviève, qui tente d’arrêter les barbares modernes. Pierre Bergé, millionnaire affairiste de la haute couture se juge fondé à prodiguer des leçons de morale à ses confrères : « Renoncez au fric, ayez des convictions. Vous êtes là pour embellir les femmes », leur a-t-il lancé avec un bel aplomb. Un bel aplomb, oui, car ce chevalier qui vole au secours de la femme opprimée (en même temps que des gays) a montré, tout au long de sa carrière, que lui-même ne renonçait pas facilement au « fric », tout au contraire (cf ses condamnations passées pour délit d’initié, etc…) et qu’au cours des années 1960, il vendait (force publicité à l’appui) des vêtements orientaux totalement couvrants destinés aux musulmanes et promus dans ses catalogues où l’on pouvait voir des femmes voilées (par ses soins). Notre Premier ministre lui-même y est allé de son couplet : « Ce que représente le voile, non ce n’est pas un phénomène de mode, non ce n’est pas une couleur qu’on porte, non c’est un asservissement de la femme ».

Comment ne fondrions-nous pas devant tant de protestations indignées émanant de si irréprochables professeurs de vertu ?

Ils ont pourtant tout fait pour en arriver là

En vérité, l’irruption, en Europe occidentale, de cette mode vestimentaire islamique est riche de méditations auxquelles se livrer, et d’enseignements à tirer.

Tout d’abord, de quoi se plaignent tous ces républicains et gens de gauche ? Durant des décennies, tout particulièrement pendant toutes les années 1980 et tout le septennat de M. Mitterrand, ils n’ont cessé de promouvoir le droit à la différence dans tous les domaines, d’inciter les immigrés à ne pas s’assimiler à notre société et, au contraire, à promouvoir leur propre culture d’origine, en opposition à la nôtre. Dans certains hypermarchés, des pancartes étaient rédigées en arabe à leur intention. Il était jugé très seyant d’arborer la fameuse épinglette « Touche pas à mon pote ». Les socialistes affirmaient qu’ainsi « la France s’enrichirait de ses différences » (propos de Gérard Collomb, entre bien d’autres) ; M. Mitterrand déclarait, sur le ton péremptoire de l’exigence comminatoire : « Je veux qu’on bouscule les traditions, les habitudes et les usages français » (pas à l’Elysée, ni à Latché, cependant), tandis que son épouse Danielle défendait expressément « le port du tchador » (à vrai dire, elle confondait voile et tchador).

Eh bien, c’est fait : nos musulmans ne se sentent pas français, n’aiment pas la France, rejettent peu ou prou notre société, ne souhaitent pas s’y intégrer, et se contentent d’une citoyenneté purement juridique et du respect superficiel de nos lois. Ils s’amarrent à qui mieux mieux à leur culture d’origine, et, pour quelques-unes d’entre eux, basculent dans l’islamisme radical. Ils n’ont que faire de nos principes républicains, libéraux, démocratiques et laïques, cherchent à nous imposer leur mode de vie, leurs coutumes alimentaires, le respect de leur religion, et fustigent nos femmes, trop libérées et découvertes à leur gré. Nos gens de gauche, et d’ailleurs presque toute notre classe politique, notre intelligentsia, nos « élites », ont voulu cela, et ont fait en sorte que cela advienne. Il est donc tout à fait déplacé, voire scandaleux, de leur part, de critiquer certains des effets, pourtant très prévisibles, de la situation qu’ils ont eux-mêmes créée. Et il n’y a rien d’étonnant, ni même de scandaleux (d’un point de vue strictement logique) à ce que, dans une société « polyethnique et multiculturelle », cultivant à l’envi la « diversité » et le « droit à la différence », en laquelle le marché est devenu l’étalon unique de toute valeur, les musulmanes achètent des vêtements conformes aux exigences éthiques de la culture arabe et de l’islam.

Et il n’y a rien de scandaleux, non plus, du même point de vue, à ce que des sociétés de confection et de vente de vêtements, cherchent à attirer cette clientèle. L’apparition de cette mode vestimentaire musulmane n’est que l’une des très nombreuses et très logiques conséquences de toute notre politique d’immigration, suivie depuis le début des années Mitterrand, et préparée dès avant, avec la loi Pleven en faveur des immigrés (1972) et le décret Giscard d’Estaing-Chirac-Durafour autorisant le regroupement familial (1976). Et elle constitue une preuve de plus de l’inanité de notre modèle républicain d’intégration.

Mais elle nous interpelle également au sujet de notre conception de la dignité de la femme. Mme Rossignol et autres nous présentent ces musulmanes élégamment couvertes comme des êtres dégradés, asservis et dénaturés au point d’aimer leur servitude et d’en assurer la défense, l’illustration et la promotion.

En vérité, qui est asservi ? Qui est libre ?

Mais enfin, Madame la Ministre, Mesdames et Messieurs les Députés (imitons le langage rituel des débats de notre Assemblée nationale), mesdames et messieurs les femmes et hommes politiques, les haut(e)s fonctionnaires, les journalistes et autres hérauts (et héros ?) de la modernité, de la « diversité » et de la « multiculturalité » (en même temps que de la « liberté »), réfléchissez un tout petit peu et appliquez à vous-mêmes et à vos propres idées la salutaire distance critique que vous préconisez pour l’examen de quantité de questions relatives à notre identité culturelle, à notre passé et à tout ce qui va à l’encontre de votre vision du monde. Après tout, comment pouvez-vous être si certains que toutes les femmes musulmanes voilées sont ces créatures asservies, humiliées, dégradées et aliénées que vous présentez, et que nos femmes occidentales prétendûment libérées et souvent vêtues de manière provocante sont des personnes humaines fières et dignes, maîtresses de leur corps et de leur âme, saines d’esprit, droites de jugement, éclairées et moralement supérieures ?

En réalité, tout montre que les secondes, sous l’apparence d’une libération provocante, sont complètement asservies à un univers perverti par une sexualité débridée et une marchandisation de toutes les « valeurs » et du corps (qu’il s’agisse de celui de la femme ou de l’homme). L’Occidental, homme ou femme, n’est plus qu’un obsédé de la chair, qui voit et met du sexe partout, et en fait la seule dimension de l’existence et la seule finalité de notre espèce, ravalée au rang de l’animal. Il se croit libre, mais n’a jamais été aussi aliéné qu’à notre époque frelatée. Est-il donc impensable, dans ce contexte, qu’une jeune fille, une jeune femme arabo-musulmane saine d’esprit, intelligente, digne, un peu fière, ayant une certaine force de caractère, fasse le choix de vivre conformément à une éthique religieuse qui prescrit le refus de la mise à l’étalage de la chair et de la réduction du corps à un objet (convoité mais méprisé) de concupiscence, soumis aux lois du commerce ? S’il existe incontestablement des femmes asservies à la tyrannie des mâles et à une conception obscurantiste de la religion, dans beaucoup de cas, le port de vêtements couvrants illustre le refus de la décadence matérialiste, mercantile et perverse de notre société occidentale et le choix d’un mode de vie plus digne, plus moral et plus respectueux du corps et de la dignité de la femme, en même temps que de l’homme.

Dans les amphis, les bibliothèques universitaires, les médiathèques des grandes villes, on peut voir des jeunes filles et des jeunes femmes studieuses, intelligentes, instruites, cultivées, saines de corps et d’esprit, tout à fait capables de jugement et de libre arbitre, et qui pourtant, conformément aux préceptes de leur éthique religieuse, portent le voile traditionnel (qui laisse apparaître leur visage) ; et on peut gager sans risque qu’elles sont, du point de vue intellectuel et moral infiniment plus libres et maîtresses d’elles-mêmes et de leur corps que bien des écervelées françaises de souche légèrement vêtues, adonnées à toutes les frasques sexuelles possibles, accros à tous les sites pornographiques, et qui se bousculent dans les boîtes de nuit , discothèques et autres salles de spectacle.

Contradiction et échec de notre modèle républicain

On ne peut pas à la fois souhaiter que notre nation devienne le melting pot de toutes les cultures jusqu’à voir son identité profondément altérée, et refuser les conséquences naturelles de l’introduction des cultures étrangères en France. Lors de la mémorable émission du 26 septembre dernier On n’est pas couché, M. Yann Moix lançait à la figure de Mme Morano (qui avait commis le crime inexpiable de définir notre nation comme étant « de tradition judéo-chrétienne et de race blanche ») que « demain, la France sera peut-être musulmane », et que l’observation de notre valeur républicaine de laïcité imposait de ne surtout rien tenter pour prévenir cette évolution. Seulement voilà : M. Yann Moix se trouve justement, en tant que républicain démocrate et libéral, hostile à l’islamisme et à toutes les tenues vestimentaires musulmanes qui lui paraissent asservir la femme. Eh bien, mon cher Monsieur, c’est bien regrettable : vous ne pouvez pas, sans une insoutenable contradiction, accepter l’islamisation de la France et rejeter les préceptes moraux et les coutumes de l’islam. Accepter l’islamisation de notre nation dans le cadre républicain, laïque et libéral, c’est vouloir tracer un cercle carré.

En définitive, cette polémique autour de mode vestimentaire dite islamique est une excellente occasion de nous remettre en question, de nous interroger sur la prétendue supériorité absolue de notre modèle républicain ouvert à tous les vents et censément propre à intégrer les cultures les plus diverses. En cela, cette mode est plutôt une bonne chose.

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