Civilisation
Le nationalisme, révolution conservatrice
Contre le parti des parvenus, la révolution conservatrice met en avant la véritable infrastructure d’un pays : la philosophie nationale du pouvoir.
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Les Éditions de Flore s’honorent depuis quelques années de publier ou republier des textes qui, d’une manière ou d’une autre, ont fait rayonner des éclats de la pensée d’Action française qui fut et qui demeure incontestablement la plus intelligente, la plus pure, la plus intègre école politique du XXe siècle. Le XXIe siècle, qui n’a pas fini de délivrer ses incontournables leçons, aurait le plus urgent besoin de s’en inspirer.
Les Éditions de Flore viennent de rééditer un des plus anciens textes politiques de Charles Maurras, Dictateur et Roi, de la toute fin du XIXe siècle, un texte de celui qui allait devenir le Maître de l’Action française. Il précéda même sa première Enquête sur la monarchie. Ce texte connut des fortunes diverses que Frédéric Rouvillois explique savamment et brillamment. Il est ici restauré dans sa première vigueur, avec toutes les précisions nécessaires. Quel style ! Quelle lumière d’intelligence politique qui ravit jadis un Léon Daudet. Et qui charme autant qu’il convainc. En cette fin du XIXe siècle, avec les « Affaires » (entre autres Panama et Dreyfus) qui se succèdent, et à la suite desquelles les ligues patriotiques se constituent, ne rêvant que de coups de balai vengeurs. Maurras montre la nécessité de la monarchie, dans son rôle de justice préalable – et donc limitée – pour mieux mettre en valeur le rôle bienfaisant et durable de l’institution dans l’incarnation des fonctions régaliennes. D’où ce titre de Dictateur et Roi. Ce texte majeur, surtout initiateur d’une nouvelle conception, a été repris par la suite mais tardivement et en partie seulement. Il retrouve ici sa force originelle de première version d’une analyse politique fondamentale qui, il y a cent vingt-cinq ans, consacra définitivement Maurras dans sa tâche de créateur et de combattant d’un royalisme de raison. Qui fut aussi un royalisme de conviction, d’inspiration française et de salut national.
Très heureusement ce texte est suivi d’un autre, De l’autorité légitime, lui aussi remanié à plusieurs reprises. Ce sont des réflexions de véritable philosophie, pour ne pas dire de théologie, voire de mystique politique, d’une profondeur insondable. Chaque phrase sonne comme un apophtegme qui résume un arrière-fond de pensées personnelles emplies de sagesse et de culture : une réponse appropriée à tous les boniments de la fausse religion républicaine qui avait trouvé le moyen, avec Lamennais, et plus tard, le Ralliement, de se couvrir en plus d’un faux christianisme. Pour compléter cet opuscule, est republié aussi, dans le même volume, une sorte de « mémorial » de Maurras, qui a connu, lui aussi, plusieurs versions : Comment je suis devenu royaliste. Ces textes donnent non seulement à réfléchir mais surtout à méditer. Il faut les lire et les relire ; la préface lumineuse de Stéphane Blanchonnet en donne la raison et, mieux, l’envie.

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