Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Qui ne connaît Louis II de Bavière (1845-1886), ce prince d’une grande beauté au yeux noyés de rêverie dont la mort énigmatique aura alimenté romanciers et cinéastes, comme en témoigne le succès remporté par le « Ludwig » de Visconti. Le dramaturge norvégien Bjornson disait de lui : « quel magnifique sujet de pièce que ce grand esprit qui, fait pour l’idéal, ne comprenant pas le monde et incompris de celui-ci, vécut très isolé sans que personne put l’approcher ». Issu de la lignée des Wittelsbach, né en 1845 Louis II régna sur la Bavière à partir de 1864. Sa vie, sa personnalité si complexe ont suscité bien des passions et des interrogations, rendant ardu le travail des historiens pour cerner les contours du destin de ce roi qui entendait « demeurer une éternelle énigme pour lui-même et pour les autres ». C’est réussi ! Ce roi bâtisseur de châteaux, roi mécène, divinisant Wagner, était-il fou ? Inaccessible au sens propre comme figuré, comment a-t-on pu lui diagnostiquer une folie ? Elisabeth d’Autriche très proche de son cousin dira : « ce n’était qu’un original perdu dans ses rêves ». De multiples ouvrages lui furent consacrées et autant d’interprétations. Guy de Pourtalès, lui, choisit d’en faire un héros shakespearien qui dans un excès d’orgueil aurait préféré la mort à l’humiliation.
Misanthrope et esthète, la plus grande passion de ce malheureux roi fut la solitude, inconcevable et incompatible avec les devoirs d’un chef d’État. Plus doué pour les arts que pour les grands projets politiques, il sut, néanmoins, au regard des enjeux du moment, contribuer auprès de Bismarck à l’édification de l’Empire allemand autour de la Prusse. Englobé et annihilé par la Prusse, Louis II se retira définitivement de la politique. Jacques Bainville dans une analyse, sans doute la plus sérieuse, affirme : « Louis II s’était trop largement donné le plaisir de se comporter selon sa fantaisie et sans consulter la mode et les usages pour ne pas payer cette rançon ». Comme Sissi, intelligence, fantaisiste, toujours en fuite, mais dont l’indépendance et l’originalité du caractère furent mal tolérées à la cour de Vienne.
Alors, folie, suicide ou complot ? Ludwig le romantique aura emporté son secret mais reste à jamais vivant ! Et les psychiatres qui l’ont condamné, n’avaient peut-être rien compris au rêve.