Civilisation

Dieu qui émerge de l’indéterminé quantique
Que l’auteur, Alain Monestier, un ami, me pardonne ! Je me sens impuissant à faire la recension de son livre.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Nicolas Richer offre une somme impressionnante sur Sparte, qui fascinait déjà Hérodote, Thucydide et Xénophon. La cité guerrière, son organisation sociale, ses hauts faits militaires, tout nous est offert avec un grand souci de la mise en perspective des sources et des discours. On est presque accablé à lire le menu détail de l’évolution des enceintes (vagues) de la ville ; on apprend que Lycurgue a peut-être été plusieurs hommes, et qu’il est presque mythique de croire qu’il a seul établi les lois si singulières de sa Cité. Au-delà de l’archéologie, Nicolas Richer consacre plusieurs chapitres à ce que signifie être citoyen de Sparte : le prétendu égalitarisme, la puissance démesurée des femmes, qu’Aristote considérait être la cause du déclin de leur société, l’éducation militaire et collectiviste des jeunes gens avant même l’adolescence… On comprend à quel point cette utopie eugéniste, frugale et contrôlée, qui n’hésite pas à recourir à l’épuration nocturne des hilotes – la cryptie, qui désolait Platon–, à la spoliation et à la redistribution forcée – Lycurgue entendant ainsi purger Sparte de ses vices, selon Plutarque –, tout en cultivant une élite méritocratique, a pu servir de modèle et de fantasme à tous les gouvernements totalitaires – oubliant que Sparte n’a réussi qu’à lentement décliner, fermée sur elle-même. Lire Richer permet en tout cas de se former une opinion à partir du dossier le plus fourni qui soit, réussissant à marier avec bonheur chronologie et analyse thématique.