Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Voilà deux livres qu’il faut lire en parallèle. Le premier, signé de J.-F. Poisson, le président du PCD, est l’ouvrage d’un politique averti (il a présidé la commission d’enquête parlementaire sur les moyens de Daech) qui décrit la stratégie actuelle de conquête de l’islam. Le second est l’ouvrage d’un chercheur américain qui décrit ce que fut la réalité, pour les non-musulmans, d’al-Andalus, ce mythique temps de l’Espagne sous domination musulmane. Le premier livre est fondamental puisqu’il commente, en l’éclairant par l’histoire de ces vingt dernières années, un document islamique officiel, élaboré, publié et utilisé depuis 25 ans : la Stratégie de l’action culturelle islamique à l’extérieur du Monde islamique. Tout ce que nous connaissons en France comme expansion insidieuse ou manifeste de l’islam, religion essentiellement prosélyte, y est théorisé et décrit. On reste confondu par la cécité des politiques, ou leur duplicité. Cette Stratégie n’est ni plus ni moins qu’un instrument de conquête pacifique, conquête à laquelle notre pays n’oppose, le plus souvent, qu’une prudente « capitulation préventive ». J.-F. Poisson est remarquable de pédagogie, montrant en quoi chaque phrase du texte peut se relier à ce qui est en œuvre partout en Europe ; et une fois la notion expliquée, il propose de lutter. On observera qu’un concordat avec les musulmans de France lui paraît être tout sauf une solution. Le second ouvrage est certes à lire comme une étude historique mais aussi comme une vision prospective : l’islam n’a pas changé depuis les débuts de la conquête au VIIIe siècle, et on peut être assuré que le statut de dhimmi, en vigueur aujourd’hui dans tous les pays musulmans, sera appliqué à tous les non-musulmans. Un statut qui n’a rien d’enviable, et Dario Fernández-Morea s’attache à le démontrer, avec une rigueur scientifique que Rémi Brague salue dans sa préface et une vivacité d’esprit qui le pousse à rompre des lances avec tous les tenants d’une histoire politiquement correcte. Ceux-là, qui exaltent la condition de la femme dans l’Espagne musulmane, le dialogue interculturel, la bénignité du pouvoir envers les chrétiens et les juifs ou encore l’incomparable éclats des arts, sont ou des menteurs, ou des ignorants. Ils laissent sciemment de côté ce que les documents historiques hurlent, refusant, par exemple, de lire tous les codes civils rédigés par les musulmans ou ne voulant pas considérer la destruction complète de la culture wisigothe, destruction pourtant revendiquée par les historiographes musulmans de l’époque. Non, dans al-Andalus, les musulmans firent régner l’ordre musulman, opprimant juifs et chrétiens, les asservissant tous (l’esclavage était massif), les persécutant, et, pour faire bon poids, allant jusqu’à brûler les livres de philosophie de crainte qu’ils ne tournent la tête des vrais fidèles (Al-Mansur, à la fin du Xe siècle). Et oui, nombre d’historiens contemporains, abondamment cités par Fernández-Morea, ont chaussé des lunettes roses pour décrire ce qui est à la fois un phantasme et le résultat de l’efficace Stratégie étudiée par J.-F. Poisson.