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L’essai du mois : L’exécrable Révolution

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L’essai du mois : L’exécrable Révolution

Claude Quétel, qui a écrit sur les fous, la Bastille et la Seconde Guerre mondiale, a décidé de rassembler tous ses talents dans un livre dédié à raconter la véritable histoire de la Révolution française, « immense et désolant gâchis, et ce dès les premiers jours ». Tout commence avec « le poison du philosophisme » (chapitre I : Comment en est-on arrivé là ?) et tout finit avec Bonaparte. Cette amplitude chronologique, qui remonte aux causes intellectuelles et déroule l’aventure jusqu’à son évidente conclusion dictatoriale, est déjà, en soi, un parti pris historiquement incorrect. Pas question, pour Claude Quétel, d’isoler un épisode de notre histoire, de le prélever comme un ensemble indépendant. Il refuse de considérer cette succession d’événements comme un miracle originel, un Big Bang politique mystérieux qui verrait la république éclore vierge de toutes influences, se développer dans un espace social uniquement encombré de réactionnaires et finir, tout aussi mystérieusement, dans une brusque apothéose avant que ne naisse un empire qui ne lui devrait rien.

Ayant pris le parti, donc, de raconter ce qui s’est passé, Quétel décèle immédiatement la volonté avérée des révolutionnaires d’établir un nouveau gouvernement qui est une nouvelle foi riche en puissance d’anathèmes et d’holocaustes : « Crois ou meurs ! Voilà l’anathème que prononcent les esprits ardents au nom de la liberté ! » comme le dit Jacques Mallet du Pan dans le Mercure de France du 16 octobre 1789. Oui, dès le début, la Révolution n’est pas une éruption de générosité teintée d’amour mais une déclaration de guerre à tous ceux qui représentent l’ordre ancien et, bien plus, à tous ceux qui ne veulent pas embrasser l’ordre nouveau. Une déclaration de guerre qui débouchera sur une guerre civile dont l’intensité stupéfiera les observateurs et divise encore les historiens. D’un côté ceux qui veulent sauver l’idée d’une Révolution sociale, intelligente, contrainte et forcée de devenir sanglante par la pure malignité de ses ennemis (il faut lire Sophie Wahnich et son ahurissante défense de la Terreur !), de l’autre ceux qui s’effarent de la férocité des nouveaux maîtres de la France, férocité logique, implacable et concertée. Claude Quétel est de ceux-là et son récit, fluide, nourri de faits et de citations, est un véritable essai.

Premier point, pour Quétel la Révolution n’est pas un moment dialectique – cela fait longtemps qu’on a enterré l’historiographie marxiste – mais elle est bien orientée, dès ses origines (dès la convocation des états généraux), par une volonté de régénération du corps social qui se développera en Terreur, même si cette Terreur, logique, n’était pas inéluctable. Sa critique des racines philosophiques du discours révolutionnaire, avec le mythe de la souveraineté populaire, éclaire tous les débuts de ce qui s’achèvera en dictature et, en filigrane, lui permet de montrer la cohérence de chaque décision totalitaire au fil des jours. Deuxième point, la Révolution a été d’emblée violente, meurtrière et complaisante envers la violence populaire, et en même temps déconnectée des réalités du peuple qu’elle prétend établir en lieu et place du roi. Quétel ne se contente pas de raconter Paris, les discours des députés et les discussions des meneurs, il nous promène dans toute la France, il fait “remonter du terrain” les perceptions qu’ont les Français, peu à peu affamés et bientôt réprimés et même anéantis. « Le temps est venu de découvrir l’imposture derrière la posture et de convenir enfin que la Révolution française fut un épisode exécrable, de bout en bout, de l’histoire de France. » Et l’ultime conclusion de Claude Quétel est bien de souligner que cette histoire de France avait commencé de nombreux siècles plus tôt, sans attendre pour naître « qu’on guillotinât son roi au nom des droits de l’homme. »

Par Philippe Mesnard

Claude Quétel, Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française. Tallandier/Perrin, 2019, 512 p., 21,90 €.

 

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