Voilà une excellente idée de nos amis de Chiré. Rééditer les œuvres de l’abbé Charles Maignen, le penseur le plus rigoureux de ce qu’il est possible d’appeler le catholicisme intégral.
Sur les traces de son oncle Maurice Maignen et des autres fondateurs des Frères de Saint-Vincent-de-Paul et des œuvres connexes, tant charitables que sociales, tant religieuses que nationales, l’abbé Charles Maignen maintient au tournant du XIXe et du XXe siècle la doctrine exacte et les principes vrais du catholicisme social où avaient brillé des noms aussi prestigieux qu’Albert de Mun et René de La Tour du Pin.
Le libéralisme menaisien qui avait contaminé l’œuvre d’un Montalembert et d’un Lacordaire, menaçait de tout infester. La question était de savoir si c’était la prétendue société moderne qui devait être la référence, au nom de quoi c’était à l’Église et aux catholiques de s’adapter en renonçant aux principes mêmes de leur foi, ou si il fallait affronter l’adversaire dissimulé sous les oripeaux d’une fausse modernité qui revendiquait l’idéal républicain et l’évolution démocratique pour dominer la France et finalement l’Église elle-même.
Charles Maignen s’appuyait sur le renouveau nationaliste du début du siècle et sur la réaction catholique qui fut concomitante sous saint Pie X. Le ralliement à la République opéré par Léon XIII avait couvert une dénaturation de la foi dont étaient issus un progressisme et un modernisme ravageurs. Ce que Maurras avait vu et prévu. À la vérité, rien n’a changé. La problématique est aujourd’hui la même. Sauf que la crise a empiré. Le libéralisme a fini dans l’indifférentisme et le rejet de la foi. Il faut lire ces pages admirables de clarté. Tout est dit. Ajoutons que l’avant-propos de Vincent Chabrol est un résumé lumineux de cette histoire doctrinale qui explique tout du passé et du présent.
Abbé Charles Maignen, Nationalisme, catholicisme, révolution, Éditions de Chiré ; 411 p. ; 24€