Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Les oppositions au Second Empire, du comte de Chambord à François Mitterrand : c’est sous ce titre qu’Éric Georgin a dirigé une journée aussi riche en intervenants de qualité que variée en objets d’études. Aussi, que le lecteur ne craigne pas les actes rébarbatifs d’un colloque rébarbatif. Le titre lui-même, imprévu, nous conduit des différents profils d’opposants à Napoléon III (des catholiques ou libéraux aux légitimistes ou orléanistes) aux lectures critiques du Second Empire (Zola, l’AF, De Gaulle ou Mitterrand) en passant par les différentes formes d’opposition (artistiques – qui ne connaît Courbet ? –, politiques, historiques, voire militaires). Bref, un panorama complet du Second Empire à travers ceux qui s’y opposèrent, le bonapartisme (on disait à l’époque l’impérialisme) ayant survécu à Sedan jusqu’à la fin du XXe siècle dans l’imaginaire politique grâce, aussi, à la tripartition des droites qu’imposa, un temps, un célèbre historien politique…
Une mention spéciale pour l’étude passionnante d’Éric Georgin sur la lecture maurrassienne du Second Empire, faite par Léon de Montesquiou, trop tôt disparu en héros en 1915, et dont 1870 : Les causes politiques du désastre demeurent, aujourd’hui encore, une analyse magistrale d’empirisme organisateur. Comme le montre Éric Georgin, c’est bien un régime politique soumis à l’opinion publique que vise Montesquiou, qu’il s’agisse du régime parlementaire stricto sensu ou de la démocratie plébiscitaire, l’Empire libéral cumulant les deux handicaps pour le bien commun de la nation, livrée aux intérêts des partis – Émile Ollivier prend le risque de déclencher la guerre pour favoriser son parti –, sans compter le poids des illusions pacifistes – Montesquiou écrit dans l’actualité de la loi des 3 ans que refuse Jaurès. Des actes passionnants, à lire comme une magistrale leçon d’histoire politique.