Editoriaux
Cierges et ministres
Il y a une semaine à peine, une grave question agitait le monde politique : qui allaient être les ministres délégués aux Personnes en situation de handicap et aux Anciens combattants ?
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Non mais, est ce que ça vous arrive de vous mettre à la place des musulmans qui se disent blessés par les caricatures de Charlie Hebdo ?
Vous pensez vraiment qu’Allah en a quoi que ce soit à battre de trois koufars paumés dans une salle de rédaction qui dessinent un Mahomet l’air rigolard ? Évidemment qu’il en a rien à cirer.
Mais, chez les fondamentalistes, l’Islam est une religion qui se pratique en se passant de la transcendance. C’est cela le salafisme : il importe peu de croire, il faut surtout appliquer : appliquer des règles, avoir une discipline de vie, porter une barbe longue mais se raser la moustache et pourquoi pas se la teindre au henné, prier en commençant par lever les mains et réciter Al-lahu Akbar puis ramener ses bras et les croiser en sorte que le bras droit se trouve sur le bras gauche – parce que si tu hausses les épaules entre ces deux gestes, faut tout refaire – ne pas manger de porc, etc.
Et parmi ces règles, on trouve cette défense faite aux musulmans de représenter Allah, le prophète, etc.
Règle qui s’applique aux musulmans : irait-on reprocher à un athée de manger un hamburger-frites le vendredi saint ?
Mais ce que révèle cette histoire d’assassinat, c’est l’extrême pauvreté intellectuelle des parents d’élèves. Faut-il le souligner ? Le catholicisme se gentrifie, il y en a de moins en moins, ils se coupent de leur base populaire mais sont souvent intellos et savent faire fonctionner leurs neurones. En France, l’Islam est pratiqué par un grand nombre de personnes issues de l’immigration et ne possédant pas un bon niveau d’instruction. Et n’allez pas me dire que vous avez un copain musulman qui a fait ses études avec vous et qui est intelligent. Vous êtes un bourge et vous fréquentez des bourges. Si dans le panier y’a un muslim, c’est pas une raison pour venir vous la jouer sociologue.
De cette pauvreté intellectuelle on en a eu une nouvelle démonstration, avec la vidéo de ce « parent d’élève » incapable d’articuler trois phrases sans faire de fautes de français, affabulant, balbutiant, bredouillant. Quand la bouche sort du vocabulaire en puzzle, c’est que le cerveau est en bouillie. Il peut rien sortir de bien conceptuellement compliqué d’un assemblage de neurones pareils. À part, évidement :
Dans ce genre d’enchaînement d’idées il n’y a ni piété ni transcendance. Il n’y a ni Dieu ni Allah mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas un musulman et une pratique de l’Islam. Et je dis bien une pratique, c’est à dire des « trucs pratiques », des choses à faire, des règles à suivre et, surtout, des règles à respecter et à faire respecter.
Quand il n’y a plus de Dieu, il ne reste que la loi de Dieu qu’on divinise. C’est cela l’hydre du fanatisme, qui s’infiltre en France par le biais de prêcheurs salafistes.
Évidemment, dès que tu as atteint un stade neuronal avancé, ça t’en touche une sans t’en faire bouger l’autre. On pourrait ajouter : quand tu as Dieu dans ta vie, tu t’en fiches.
Voilà pourquoi ce n’est pas la peine de s’émouvoir avec les musulmans parce qu’ils découvrent une caricature ; pas la peine d’avoir pour réflexe de se dire « oh les pauvres chatons offensés » ; pas la peine non plus de se dire « il faut arrêter là avec Charlie Hebdo, ça va trop loin. »
Pas la peine parce que leur émotion est fausse. Ou alors qu’on l’interprète mal. Ce n’est pas leur foi qui est ébranlée. Ceux qui appellent au lynchage – et ils ont été des centaines à le faire, à le relayer, à le souhaiter – sont des islamistes, c’est à dire qu’ils croient en l’Islam avant de croire en Allah. Ils croient en Satan et aux forces de la violence.
Voilà pourquoi je me permets de dire plus haut qu’ils sont débiles. Mais ils sont surtout dangereux.
En effet, plus grave, ils bénéficient de relais comme ceux du CCIF, de mosquées, d’associations qui prêtent l’oreille et la main à toute cette hypocrisie. Autant de structures qui surfent sur les vagues de l’Islamophobie. Car ce que ce meurtre commandité a mis en lumière c’est à quel point leurs réseaux fonctionnent – la muslimosphère s’échange du Snap et des témoignages qui inondent la France, touchent un Tchétchène d’une autre ville, etc.
Dès lors, pourquoi en viendrait-on aujourd’hui à devoir, en tant que catholique, se dire solidaires des musulmans vis à vis de Charlie Hebdo ?
Sur la Croix, signe de contradiction au cœur de notre foi, le Christ fut une caricature du visage de Dieu, un objet de mépris, abandonné des hommes, un homme de douleurs familier de la souffrance. Car la suprême caricature du visage du Fils de l’Homme fut celui tuméfié de sang que revêtit Jésus sur le bois de la Croix, un visage si plein de plaies, de larmes et de poussières que la Vera Iconica, la « Vraie image » qu’on eut de lui, fut cette souffrance imprimée par Véronique sur un linge lorsqu’elle lui essuya la face. Sur le chemin de croix, une pièce de lin ensanglantée fut alors la première image imprimée du visage de Dieu. Trouvera-t-on jamais image plus scandaleuse que celle-ci dans un quelconque journal ?
Voilà pourquoi les chrétiens ne sont pas concernés par la caricature. Car nous croyons que Dieu est ressuscité après avoir subi le sublime blasphème des hommes : la mise à mort par la crucifixion menée par les assassins de Dieu.
Aujourd’hui, Dieu souffre bien davantage quand Il voit Ses enfants choisir de fausses libertés : celles qui se détournent de sa face, celles qui choisissent la haine. Et ces libertés-là ne sont pas que dans les pages de Charlie Hebdo mais aussi dans le tréfonds des cœurs de ceux qui ont l’audace de faire croire que leur foi souffre à la vue de pauvres dessins.
Ces musulmans-là ne souffrent pas des caricatures de Charlie mais cherchent des raisons pour offrir à Satan ce qu’il attend des hommes : la haine et la mort. Car le diable ne tient pas la plume d’un caricaturiste mais se trouve dans le regard de ceux qui invoquent des prétextes fallacieux lorsqu’ils découvrent un dessin pour, au mieux, être pris en pitié, au pire, qu’on voie le début d’une légitimité dans leur geste de mort.
Leur dire qu’ils ont raison de penser que leur foi est attaquée, que nous aussi, en tant que catholiques, nous avons les mêmes ressentis, ce n’est pas faire preuve de politesse dans un souci de rapprochement et d’apaisement : c’est être coupable de complaisance vis-à-vis de l’islamisme.
Illustration : Doués de la même capacité intellectuelle que les militants gauchistes qui confondent les mots et les faits, des Palestiniens musulmans pensent infliger à la France une terrible humiliation.