Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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C’est un livre qui tombe à pic. Non seulement parce qu’il constitue un témoignage précieux sur les arcanes des institutions européennes, mais aussi parce qu’il fait partie des rares ouvrages à montrer l’importance des questions monétaires. Longtemps cadre pour de grands établissements financiers, l’auteur a été élu député au Parlement européen en 2014. Il y a intégré la commission en charge des questions économiques et celle sur l’évasion fiscale. Il a été le principal artisan du concept de patriotisme économique et de protectionnisme intelligent pour le Rassemblement national.
Bernard Monot rappelle que l’euro était une monnaie plus politique qu’économique, prenant ici ou là des citations particulièrement marquantes de hauts responsables fédéralistes ou des enquêtes révélatrices (puisées notamment dans… Politique magazine). Il livre aussi un bilan particulièrement fouillé de l’euro. Le principal attrait de l’ouvrage ne réside néanmoins pas dans l’analyse du passé, mais dans le témoignage de l’auteur sur les avancées bien réelles de la Commission européenne en vue de centraliser davantage les décisions.
Contrairement à une idée répandue, l’Union s’est beaucoup renforcée ces cinq dernières années. Cette évolution a été rendue possible par le biais de la sphère financière. La création de monnaie (l’euro) et sa distribution sont aujourd’hui largement contrôlées par l’Union européenne, via la Banque centrale européenne et l’Union bancaire instaurée récemment par la Commission. L’ouvrage montre que cette sphère économico-financière dirige de fait les menées bruxelloises, donc les nôtres. Que faire ? Il faut « rapatrier le pouvoir de contrôle bancaire et financier en France », affirme l’auteur, qui ne milite pas pour une sortie sèche de l’euro mais plutôt pour la reprise en main de la Banque de France.
Un livre dense, qui se veut une sorte de bible patriote (des chapitres sont consacrés à la géopolitique ou aux réformes économiques possibles), que l’on lira surtout pour la révélation des visées de la Commission européenne et pour la connaissance profonde de l’architecture des institutions financières qui dominent notre pays.