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Le modèle royal

Il est bon de converser avec ses aïeux. Toutes les civilisations ont vécu de cette piété, essentielle et existentielle.

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Le modèle royal

La vie en dépend, les mœurs, les cités, les nations. Nous ne dialoguons plus avec nos morts, nous ne comprenons même plus notre passé, notre histoire ; les commémorations officielles ne servent plus qu’à exprimer au nom des morts les tristes paralogismes que la pensée officielle édicte comme maximes du moment. Il n’y a pas à s’étonner de l’effondrement du moral et du mental des Français. Conséquence logique inéluctable.

Notre ami Jacques Trémolet de Villers, que notre public connaît bien, qu’il écoute et lit avec plaisir, ne pense qu’à remédier à cette carence mortelle, à cette méconnaissance de ce qui constitue notre héritage spirituel, la leçon de la sagesse des siècles. Et, surtout, quand il s’agit de nous, les Français de France, qu’un régime absurde et malfaisant veut systématiquement couper de toute notre histoire pour nous transformer en hilotes, disponibles pour tous les schémas insensés d’une technocratie sans âme et pour qui la France n’existe plus. Sinon dans leur fantasme de République.

Voilà pourquoi Jacques Trémolet de Villers a fait parler Jeanne d’Arc en retranscrivant et explicitant ses dires et ses pensées au cours de son procès, en cherchant à mettre en valeur la prodigieuse leçon de sagesse politique, civique, juridique, militaire de cette héroïne aussi simple qu’incomparable qui est au cœur même de notre histoire. Pour la même raison, il avait fait parler Cicéron au pied de ses montagnes corses, car l’orateur philosophe et politique avait aussi beaucoup de conseils à délivrer à notre époque.

Les rois ont quelque chose à dire de ce qui fut leur œuvre

Aujourd’hui ce sont nos rois que notre auteur fait ou plutôt laisse parler. Ce « colloque des morts » est une leçon de vie. Nous sommes invités à suivre le privilégié qui a connu ce rare bonheur, avec sa petite-fille Zélie, d’être honoré des paroles d’outre-tombe de nos quarante rois, au cours d’un banquet nocturne qui a tout de la parabole évangélique. Tous les propos ont été tenus selon le ou les livres de référence ; simplement, ils sont développés en fonction des questions posées. Alors, ils sont là, dans leur demeure royale du moment, qui parlent du fond des pénombres qu’agitent les flambeaux, déchirés symboliquement de lumières fugitives, fulgurantes mais tremblantes, pour éclairer de la lumineuse évidence de leurs propos les pauvres Français d’aujourd’hui, privés de roi, de reine, de sagesse politique et d’amour civique, de cohésion et d’enthousiasme.

De Clovis à Henri IV, puis de saint Louis à Louis XIV, de Charles V à Louis XVI, d’Henri III à Louis XV. Ils ont, bien sûr, quelque chose à dire de ce qui fut leur œuvre, la France. Ils n’avaient pas de plans grandioses, de programmes communs ou personnels ; ils faisaient leurs affaires quotidiennes, insérant le court terme dans le long terme, imbriquant le profane dans le sacré, liant le relatif à l’absolu, en respectant les ordres, les libertés, les limites, sans confusion folle, sans prétention démiurgique. Ils ne fabriquaient pas l’homme nouveau ni la société nouvelle ; ils veillaient sur ce qui était. Le devenir et l’avenir ne les intéressaient que par rapport à l’être existant, ce royaume dont ils avaient la garde et dont ils savaient qu’ils avaient la charge au nom même de Dieu, sur le salut de leur âme personnelle et le salut de leur dynastie. Le gouvernement n’était pas une obsession de parvenus, mais un service à rendre en âme et conscience.

La Révolution qui fut une rupture absolue dans la chaîne des siècles est, aujourd’hui encore et surtout, l’erreur majeure de la France qui en paye le prix et qui doit se contenter pour son malheur de sortes de substituts de rois, de politiciens démagogues et corrompus ou d’idéologues pervers et calamiteux, des Robespierre ou des Danton, continuellement des faux rois qui se croient toujours plus qu’ils ne sont et tous grotesques dans leurs prétentions insupportables, alors que la famille royale française est là, toujours prête au même service. À quand l’aurore ? Pour que reprenne l’œuvre des rois ?

 

Jacques Trémolet de Villers, Zélie du Peyroux, La nuit des Rois, Colloques des morts, Les Belles Lettres, 180 p., 21,50 €

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