Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Voilà un livre qui ne pourra qu’intéresser les passionnés d’histoire.
L’histoire de France, bien évidemment. Il s’agit de l’histoire de Louis VIII de France, puisque déjà de son temps on ne parlait plus tant du roi des Francs que du roi de France, fils de Philippe Auguste et père de Louis IX, futur saint Louis. Mari de Blanche de Castille, donc, qui deviendra la régente la plus prestigieuse de France. À laquelle, il faut le préciser, Louis VIII restera toujours fidèle. Tant de gloire l’entoure aussi bien avant lui qu’après lui et autour de lui, qu’il n’a pas attiré l’attention de la postérité malgré les beaux témoignages de l’époque et quelques rares biographies où se distinguaient des spécialistes du Moyen-Âge.
Et, pourtant, Louis VIII, surnommé le lion de France, est l’une des plus belles figures de cette dynastie capétienne qui a fait la France. C’est le mérite de Flavien Dupuis d’avoir retracé dans un style clair et vigoureux l’histoire épique de ce roi qui ne régna que trois ans mais qui depuis son plus jeune âge, fils d’un père indomptable qui se méfiait de lui, apprit par sa force d’âme personnelle et ses épreuves vécues chrétiennement la grandeur de l’incomparable charge de la royauté en France. Il avait plus qu’aucun autre le sens de la chevalerie ; il connaissait sa France féodale ; mais il savait par intuition, lui le Capétien, que cette féodalité ne pouvait être, dans l’époque qu’il vivait, que la première ossature d’une France royale dont il rêvait. Il fut de toutes les entreprises glorieuses de son père. La Roche-aux-Moines précède Bouvines. Il sut se former dans ses terres d’Artois au gouvernement des hommes et à la défense des intérêts stratégiques. Il passa sa vie à chevaucher, représenta son père, réticent, dans la croisade des Albigeois. Mais surtout il s’acharna à repousser les tentatives anglaises des Plantagenêts de s’installer durablement dans les provinces de l’ouest de la France. Il alla jusqu’à concevoir une entreprise de conquête de l’Angleterre qui le mena jusqu’à Londres et faillit réussir. Il s’en fallut de peu, mais les événements le confirmèrent dans la permanence de la politique capétienne de s’occuper d’abord de son pré carré. C’est pourquoi, après la mort de son père, il ne songea plus qu’à rattacher définitivement le Midi languedocien au royaume de France, ce qu’il fit, juste avant de mourir le 8 novembre 1226 à l’âge de 39 ans, à Clermont-Ferrand, sur le chemin du retour. L’auteur a l’art de présenter son personnage dans le cadre de la chrétienté de l’époque où papes et évêques interviennent dans la politique tout autant que les grands barons. Le récit en est d’autant plus vivant et l’auteur ne cache pas sa sympathie pour la personnalité attachante de ce roi trop méconnu.