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Le Gaullisme, hier et aujourd’hui

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Le Gaullisme, hier et aujourd’hui

Aujourd’hui, à cinquante, soixante ans de distance, il est possible de porter un jugement historique sérieux sur ce qui fut la période gaulliste de notre histoire de France. Il est vrai que l’homme, ayant suscité les passions les plus violentes, a eu droit de son vivant à tous les dithyrambes, mais aussi à toutes les accusations les plus véhémentes. Innombrables sont les livres et les jugements qui portent sur sa personne et son action, entre 1940 et 1946 et entre 1958 et 1969. Gérard Bedel nous offre une synthèse qui a l’avantage de la clarté. L’essentiel est dit : ce sont des faits, un alignement de faits évidents, immédiatement vérifiables et parfaitement expliqués. Le ton n’est pas polémique, mais le jugement est sévère. Pourquoi De Gaulle a-t-il fait le choix systématique de la confrontation, de l’opposition, en mettant sa personnalité en jeu avec la plus extrême vigueur ? De telle sorte que tout ce qui s’opposait à ses desseins était voué aux gémonies. Il aurait pu promouvoir une résistance qui aurait visé les Allemands et préparé la revanche ; il s’attaqua à Vichy, à toutes les autorités françaises, s’affirmant comme la seule légitimité. Au nom de quoi ? Il ne pensait qu’au pouvoir à conquérir, transformant ses partisans en agents de guerre civile.

Il n’a cessé de tromper. Se figurant un grand homme, il se croyait autorisé, comme il l’écrit, à toutes les ruses. Les Français, pieds-noirs et musulmans d’Algérie, l’apprirent à leurs dépens. L’Algérie française ne fut qu’un marchepied pour accéder au pouvoir : pour lui, pour ses séides et ses hommes de main. En quatre ans, après toutes les promesses, il abandonna l’Algérie et les communautés françaises qui avaient fait confiance à sa parole. Il est à noter que rien n’est résolu et que les problèmes se reposent aujourd’hui pour l’Algérie comme pour la France de la même façon. À quoi bon tous ces morts, tout ce sang, toutes ces souffrances ? L’homme était indifférent à tout ce qui ne le touchait pas directement. Lui et lui seul comptait à ses yeux. Il était l’acteur et le seul acteur de son propre théâtre. Sa monarchie, c’était lui. Lui disparu, que reste-t-il ? Tout le monde se recommande du gaullisme, aujourd’hui. Qu’est-ce que le gaullisme sans De Gaulle ? Gérard Bedel a écrit un livre que tout jeune peut lire avec facilité.

Le Gaullisme, Maladie sénile de la droite, Gérard Bedel, Editions de Chiré, 292 p, 23 €.

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