Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Enseignante, féministe, gauchiste, française, Fatiha Agag-Boudjahlat se bat depuis quelques années contre les indigénistes, les victimes professionnelles, les anti-tracistes justifiant l’excision des femmes musulmanes au nom du respect d’une culture qui n’est pas la nôtre et, d’une manière générale, contre tous ceux qui pensent qu’un bon musulman arabe doit laisser aux occidentaux blancs le soin de penser à sa place, surtout s’il a le toupet de critiquer sa culture d’origine. Dans Nostalgériades, elle raconte sa vie – son père, pieux à la manière musulmane, est un méchant crétin, sa mère, une femme admirable – mais surtout son combat pour que les Algériens et descendants d’Algériens vivant en France arrêtent de fantasmer une Algérie qu’ils ne connaissent pas, et pour que les gens de gauche arrêtent de projeter sur les immigrés et descendants d’immigrés leurs fantasmes petit-bourgeois de lutte des classes. Le récit qu’elle fait de ses rencontres avec les intellectuels de gauche est à la fois stupéfiant, révoltant et comique tant sont énormes les préjugés, opaques, les aveuglements et verrouillées, les bonnes consciences. On comprend qu’elle soit “controversée”, comme on dit de ceux qu’on voudrait fasciser, puisqu’elle ne se résigne pas à être « la bonne arabe », celle qui hurle avec la meute, mais qu’elle entend, au contraire, s’épanouir en France. Voici un chemin de vie assez bref, bien écrit, dense, où la réflexion affleure toujours sous l’anecdote, et qui pèse à lui seul bien plus que beaucoup de discours faussement compatissants sur les prétendus islamophobie et racisme systémique de l’État français.
Fatiha Agag-Boudjahlat, Les Nostalgériades. Cerf, 2021, 142 p., 16 €.