Recevez la lettre mensuelle de Politique Magazine

Fermer
Facebook Twitter Youtube

Article consultable sur https://politiquemagazine.fr

La Tempête

De William Shakespeare (1564- 1616). Mise en scène Stéphanie Tesson. Avec Pierre Val, Marguerite Danguy des Déserts, Julien Dudant…

Facebook Twitter Email Imprimer

La Tempête

Prospero, duc de Milan et puissant magicien, détrôné par son frère Antonio avec la complicité d’Alonso, roi de Naples, vit depuis douze ans en exil avec sa fille Miranda sur une île mystérieuse peuplée de créatures surnaturelles qu’il gouverne : le monstre Caliban, né d’une sorcière qui rêve de renverser son despote de seigneur, et l’esprit de l’air, Ariel, humble serviteur. La vengeance sonne lorsqu’un navire, portant à son bord Alonso, son fils Fernando ainsi que l’usurpateur Antonio, s’approche de l’île. Prospero, aidé par Ariel, usant de ses pouvoirs magiques, provoque une tempête où les naufragés se trouveront à sa merci. Cette histoire tragicomique aux multiples facettes est, entre autres, une allégorie sur la nature humaine, et une réflexion sur l’exercice et les limites du pouvoir à travers un Prospero tout puissant qui domine et asservit. La mise en scène éloquente de Stéphanie Tesson, portée par des comédiens époustouflants, passant d’un rôle à l’autre avec une prompte fluidité, restitue l’âme de ce naufrage et met en lumière la rédemption à laquelle les personnages sont soumis. Les forces psychologiques qui mèneront à la vengeance sont les mêmes qui seront vaincues par le triomphe de l’amour : « Un ciel si ténébreux, dit Shakespeare, ne s’éclaire pas sans tempête » . La Tempête, c’est le rêve de Prospero où le drame et l’étrange croisent la farce et la fantaisie, et nous, témoins de ce songe autant que partie prenante de cette l’illusion théâtrale. Cette dernière œuvre de l’auteur, d’une grande humanité, nous rappelle que notre existence, comme les songes, est éphémère et illusoire : « Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves et notre petite vie est entourée de sommeil ». L’île est la métaphore du monde et le monde une grande scène de théâtre dont Shakespeare devenu Prospero, maître du jeu, tire les ficelles et joue avec nos émotions.

Théâtre de Poche, 75 Boulevard du Montparnasse, 75006 Paris

Réservation : 01 45 44 50 21

Facebook Twitter Email Imprimer

Abonnez-vous Abonnement Faire un don

Articles liés

Civilisation

Maurras toujours là

Maurras toujours là

Par Hilaire de Crémiers

Les Éditions de Flore s’honorent depuis quelques années de publier ou republier des textes qui, d’une manière ou d’une autre, ont fait rayonner des éclats de la pensée d’Action française qui fut et qui demeure incontestablement la plus intelligente, la plus pure, la plus intègre école politique du XXe siècle. Le XXIe siècle, qui n’a pas fini de délivrer ses incontournables leçons, aurait le plus urgent besoin de s’en inspirer.

Civilisation

Apaiser la terreur

Apaiser la terreur

Par Elisabeth Audrerie

« Les idéologues avaient oublié que certains concepts ne meurent pas sous l’effet du vote majoritaire invoqué par un gouvernement progressiste. Leur résistance peut se révéler étonnamment tenace quand l’identité la plus profonde et la plus glorieuse d’un peuple est concerné. Effacer toutes les traces de l’ancien pacte de France avec le Dieu chrétien ne devait pas se révéler un but aisé à atteindre. Aussi longtemps qu’un Français mourrait encore pour témoigner de son lien personnel avec le Dieu de ses pères, le gouvernement resterait impuissant à annihiler l’ancien pacte. »