Le traitement politique de l’épidémie de Covid a révélé à quel point notre époque était prête à tous les excès dictatoriaux, la Machine du Progrès trouvant l’occasion trop belle pour tester tous les process et hypnotiser les citoyens.
François Meyronnis et Sandrick Le Maguer reviennent en quelques pages denses sur la signification de ce basculement qu’a permis le « virus couronné » dans notre monde marchand, sur cette absence d’une vraie parole (au sens que les Écritures donnent à ce mot) abandonnée au profit d’une parole prétendument scientifique absorbant tous les discours, et asservissant, à son corps consentant, une presse fascinée par son pouvoir d’information. Deux articles concluent cette livraison et ils ont le charme de l’évidence. Le premier présente, sans commentaire, des extraits du rapport du Sénat sur les crises sanitaires, les outils numériques et les libertés : on voit avec horreur se profiler un avenir où tous les boulets et tous les carcans numériques seront justifiés par ceux-là mêmes qui sont supposés défendre nos libertés. Le second est un délicieux florilège de toutes les insultes proférées par les gens intelligents (Élisabeth Lévy, Caroline Fourest, Ian Brossat, C. Barbier, Castaner…) à l’encontre des non-vaccinés, des réticents, des critiques. L’effet est saisissant. On mesure le mépris et la haine pour celui qui ne se conforme pas et à qui on souhaite la misère, l’exclusion, la prison et même la mort.
Ligne de risque, n°3 : Aperçus sur l’immonde. 2022, 72 p., 10 €.
http://lignederisque.free.fr