Les morts s’accumulent, les meurtriers sont mineurs : 15, 14, 13 ans, effroyable progression systémique puisque c’est l’État qui produit cette violence à force de la permettre.
Maurice Berger, qui sonne l’alerte depuis des décennies, revient une fois de plus sur cette question de la « violence des mineurs » dont les termes mêmes sont faux, en quelque sorte : la même “violence” est-elle à l’œuvre entre un coup de couteau, une rafale de kalachnikov et des coups de pieds, est-elle la même si le jeune agresseur est seul ou en meute, agit dans la fureur du moment ou parce que son crime est commandité ? Et cette jeunesse, que signifie-t-elle quand les crimes commis sont ceux d’un adulte et que le “mineur” n’a d’enfantin que son âge légal ? Si la société française ne veut pas être emportée dans cette spirale sauvage, il faut que les « juges des enfants » (terme officiel) arrêtent d’être complaisants et que les politiques exigent une justice ferme. M. Berger ne se contente pas de le souhaiter, il dresse un programme d’action après avoir posé le diagnostic des carences familiales et publiques : réformer l’obsolète et néfaste Code des mineurs de 2021 ; tout centrer sur la gravité des faits, même sans récidive ; supprimer les JAP ; faire appliquer des peines courtes, en fait le meilleur moyen de réveiller le sens moral des sauvageons ; et réformer l’immigration. Court, informé, percutant, cet essai apporte en plus la preuve que tout est déjà là (études scientifiques, exemples étrangers, arsenal judiciaire…) pour engager ces réformes. Il n’y manque que du courage politique et que les juges ne soient point butés.
Maurice Berger, Mineurs violents, État inconsistant. Pour une révolution pénale. L’Artilleur, 2025, 104 p., 10 €
