Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Jamais une révolution technologique et industrielle n’a autant remis en cause le rôle de l’humain dans la société. Nous voulons évidemment parler de cette nouvelle vague d’innovations touchant à l’intelligence artificielle et à la robotique. C’est dans cette optique qu’Alexei Grinbaum, philosophe et physicien chercheur au CEA, essaye de nous faire prendre conscience des risques éthiques que nous fait ou va nous faire courir cette révolution technologique. L’auteur attire notre attention à travers des exemples concrets, ce n’est pas tant la machine qui est mauvaise en soi mais l’usage qu’on en fait et le pouvoir que l’Homme lui donne. On pourrait parler de l’application Strava par les militaires américains qui a permis grâce à la géolocalisation de connaître exactement l’emplacement des bases entraînant un risque pour la sécurité nationale. La question de la personnalité morale des machines est également centrale dans cet ouvrage. Pour l’auteur, elles ne peuvent être fautives car elles sont le résultat voulu par ceux qui les ont codées et programmées. Il faut donc dans cette optique restreindre le domaine d’action des machines, à moins de réussir à intégrer en elles une part de hasard comparable à celui de l’humain et donc sortir de la vision binaire lié au codage. Cet ouvrage, intéressant, nous invite à nous interroger sur notre usage des nouvelles technologies et le poids que nous leurs avons laissé prendre dans nos vies. Le débat autour de l’intelligence artificielle fait aujourd’hui rage dans le monde. En France, trop peu d’hommes politiques et d’essayistes s’aventurent au sujet de cette épineuse et très complexe question. C’est pourtant le lieu où l’avenir de l’humain se joue. D’autant que l’avance prise par les géants du numérique chinois et américains ne semble pas pouvoir être comblée par nos entreprises. La question posée par Laurent Alexandre dans son dernier livre co-écrit avec Jean-François Copé, L’IA va-t-elle aussi tuer la démocratie ?, est ainsi d’une actualité prégnante. La fin de la démocratie, et alors ? pourrait-on dire. Sans doute, mais la fin de la démocratie pour quoi faire ? répondrait alors Bernanos.