Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Alors que les « décoloniaux » revendiquent avec force le moindre héritage colonial, dont ils entretiennent paradoxalement et faussement la mémoire, la véritable histoire du colonialisme occidental sombre dans l’idéologie ou le silence. Sylvain Roussillon s’est attaqué à un pan méconnu, en France du moins, de cette expansion industrielle et progressiste : l’empire colonial allemand, qui exista de 1884 à 1918. Le sujet est loin d’être inintéressant puisque, si les empires “importèrent” des troupes, ils “exportèrent” aussi le conflit européen partout où ils étaient présents : les combats n’y furent pas moins meurtriers et les troupes indigènes y témoignèrent des mêmes qualités, au service des Anglais, des Français ou des Allemands. Il y a donc un devoir de mémoire, en quelque sorte, auquel l’auteur sacrifie volontiers. Les amateurs d’histoire militaire seront comblés puisque voici une synthèse accessible sur un sujet pointu, synthèse écrite par un chercheur qui ne méprise pas les militaires ni ne tient à faire le procès du colonialisme. Sur le fond, force est de constater que le colonialisme allemand emprunte beaucoup à l’Allemagne, trop continentale, en matière de rigueur, de violence et de raideur, sans même parler du racisme saxon et des horribles extrémités auxquelles il a conduit.
On rêve quand même que l’auteur développe certaines histoires à peine esquissées, comme celle de Jan Conny, marchand africain du XVIIIe siècle, « fournisseur principal des Brandebourgeois-Prussiens de Gross Friedrichsburg en esclaves, ivoire, poivre etc. », au service de la Brandenburgish-Africanische Compagnie. Chaque épopée suscite autant qu’elle nécessite son lot de personnages extraordinaires.