Bravo à notre ami Christophe Dickès pour son dernier livre, un superbe plaidoyer : Pour l’Église.
Plaidoyer parce qu’il intervient ainsi dans un procès que le monde moderne – prétendument moderne ! – intente en toute injustice, en toute partialité, surtout en toute ignorance, à l’institution fondée par Jésus-Christ Lui-même, Fils de Dieu incarné, qui l’a créée, lui a défini ses fondements, lui a donné ses structures et sa doctrine, dont elle a la garde et la charge. Défense qu’il faut oser entreprendre, y compris devant la hiérarchie de l’Église quand elle cède – et en ce moment trop souvent – aux injonctions du siècle. Heureusement, il y a eu Benoît XVI !
Christophe Dickès, comme naguère encore son père Jean-Pierre, est un battant. Et un vrai savant. Un historien véritable, aussi modeste qu’érudit, et qui s’efface avec élégance derrière son argumentation aussi sage qu’équilibrée. Ce disciple affiché de Bainville est en même temps et curieusement un historien de la papauté, du Vatican dans ses arcanes les plus secrets, et du premier pape saint Pierre sur lequel il a jeté un regard aussi perspicace que novateur. Christophe Dickès prend résolument le parti opposé de toutes les thèses qui veulent s’imposer aujourd’hui et que le « wokisme » ambiant développe à satiété. À la manière de Jean Sévillia dont il se recommande.
Réapproprions-nous l’histoire de l’Église
Alors, chapitre après chapitre, il rétablit les jugements avec précision, aisance, beaucoup de bon sens et une sûreté de doctrine, de foi tout autant que de connaissance. C’est un plaisir de lire de telles pages. Oui, c’est bien l’Église avec ses Pères, ses moines, ses saints, ses papes et ses rois, ses peuples et ses fidèles, ses théologiens et ses savants, qui a façonné notre société, l’a ouverte à la science, à l’instruction, à l’éducation, à la vraie laïcité, à la conception du bien commun, de l’intérêt national, de la guerre juste, s’il le faut, à la nécessaire évangélisation, au respect des autres peuples, par elle ainsi institutionnalisé et théologisé, s’il est permis de s’exprimer ainsi, jusqu’à la notion de droit international. La civilisation, la courtoisie, la place unique de la femme, le rôle éminent de la conscience personnelle aiguisée par la vie sacramentelle – qui tend à disparaître dans la mesure où nos sociétés ne sont plus chrétiennes – tout cela revient à l’Église catholique, Mère et Maîtresse. Pourquoi abandonner un tel héritage ? Oui, avec Christophe Dickès réapproprions-nous l’histoire de l’Église. Ses remerciements à la fin du livre prouvent heureusement à quel point il n’est pas seul sur cette ligne de défense et d’illustration.
Christophe Dickès, Pour l’Église. Ce que le monde lui doit, Perrin, 270 p., 16 €.