Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Alors que la seconde guerre mondiale est régulièrement évoquée à l’école ou dans les médias, rares sont les voix qui rappellent à quel point Adolf Hitler haïssait la France. C’est toute l’entreprise d’Éric Branca dans son intelligente édition des entretiens que l’auteur de Mein Kampf accorda à la presse internationale de 1923 à 1940. Au-delà de l’antisémitisme « cœur de son programme » (23 janvier 1931) et de la lutte contre les communistes allemands, c’est bien la rancœur devant le Traité de Versailles et la France qui s’y répète de manière frappante. Le 17 août 1932, Hitler affirmait ainsi à CBS : « Aucune entente n’est possible avec la France ».
Les Français auraient pu le savoir dès 1934, quand les Nouvelles Editions Latines, proches de l’Action française, publièrent Mein Kampf dans une traduction non autorisée (Hitler remaniait son ouvrage en fonction des pays où il était publié) avant d’être condamnées par le Tribunal de la Seine. Dès lors la gauche française interdit la traduction du texte original du Führer, qui affirmait que « l’ennemi mortel, l’ennemi impitoyable du peuple allemand est et reste la France ». La France resta longtemps dans l’ignorance des projets hitlériens puisque les journalistes modérés qui obtinrent des entrevues à Berchtesgaden ne posèrent que rarement des questions sur le sort des juifs, jamais sur la haine de la France, cet « État mulâtre », et se laissèrent convaincre par les dessins pacifistes de l’Allemagne nationale-socialiste.
Souvent de gauche, ces journalistes n’ont, devant l’histoire, ni l’excuse des envoyés du Daily Mirror et du Daily Mail anglais, qui assurèrent la propagande hitlérienne jusqu’en 1939 pour satisfaire leur propriétaire, ni celle des Américains d’origine allemande qui établirent la propagande nazie aux États-Unis par aryanisme partagé. Ils furent simplement naïfs, acquis aux élans pacifistes de la Société des Nations et d’Aristide Briand, et désireux d’éventer la « Fausse Nouvelle » d’une nouvelle Prusse belliciste. Et comme l’affirme Éric Branca, « une chose était d’interroger Hitler quand on est anglo-saxon, donc épargné par son programme, une autre est d’abdiquer tout esprit critique, quand, en tant que Français, aucune illusion n’est permise sur ses intentions délétères. »