Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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La Ve République n’en finit pas de mourir et de renaître au gré des réformes constitutionnelles et des discours enflammés, dès son origine, sur ses défauts et ses vertus. Frédéric Rouvillois revient sur ses origines : que voulait exactement De Gaulle ? Reconstruire un pouvoir. Se donner les instruments de la puissance. « Rendre à la France sa noblesse et son rang », comme il l’explique alors à Malraux. Cela ne passait pas par un parlement tout-puissant. Il n’est pas certain que cela soit passé par la politique gaulliste, mais c’est une autre histoire. Le point crucial, que soulève bien l’auteur, c’est que s’il faut « rendre », c’est que cela a été “enlevé”. Par qui ? Par le régime d’assemblée, répond Debré, le maître artisan de cette Constitution. Régime qui favorise l’instabilité, l’incompétence et l’irresponsabilité. Tout doit être rééquilibré vers l’exécutif. Ce qui est en jeu, c’est la légitimité de l’État, qui ne se résume pas à la légalité des débats parlementaires. Comme l’avait dit De Gaulle à Bayeux en juin 1946, l’État est légitime quand il repose « sur l’intérêt et le sentiment de la nation. » Non seulement F. Rouvillois éclaire précisément comment est née la Ve République, mais surtout il en fait sentir la dynamique interne, la tension, et montre que ce qu’on lui reproche est en fait sa souplesse : cette constitution est – était – tout entière orientée vers le bien commun, qui ne dérive jamais d’une idéologie mais se distille toujours à partir des circonstances. Aujourd’hui qu’une énième réforme constitutionnelle se profile, revenir aux sources du régime est nécessaire : ce livre en est le guide sûr.