En cette année électorale, bon nombre de films sur la politique sont à l’affiche, affichant tous des tons différents. Hénaut président, de et avec Michel Muller, choisi l’angle de la comédie satirique. Pierre Hénaut est un brave maire de province, honnête et pétri de bonnes intentions de prime abord. Il rencontre une agence de communication, dirigée Thierry Giovanni (Olivier Gourmet),personnage aux méthodes douteuses, prêt à tout pour faire gagner des précieux points de pourcentage à son candidat. En faire le Troisième homme. Pas n’importe comment : par le story-telling. Le film s’est donné un vernis réaliste avec l’apparition, dans leur propre rôle des journalistes-vedettes Jean-Jacques Bourdin, David Pujadas et Ruth Elkrief, ou des comédiens, tels le duo Eric & Ramzy ou Virginie Efira.
L’accroche fonctionne, les rôles sont bien repartis, le scénario est habilement conçu : le spectateur est plongé dans la campagne présidentielle de Pierre Hénaut, des réussites et des échecs qu’il rencontre et des doutes qui surviennent face aux choix du communicant Thierry Giovanni, qui ne connaît pas le scrupule. En revanche, si le comique est bien là avec un ensemble de situations qui prêtent à sourire, l’ensemble reste un brin conventionnel. Et les personnages frisent, parfois, la caricature. C’est toute la limite de l’exercice. La critique du système est, certes, assez acerbe, Michel Muller a, sans conteste, un regard acéré sur les campagnes électorales et sur les personnages qui y participent. Et leurs méthodes. Créer de l’empathie pour un personnage, lui conférer du charisme, faire du candidat un personnage de film, un héros selon les méthodes du story-telling. Il manque, toutefois, cette étincelle de génie, qui ferait d’Hénaut président un film culte. Il n’en reste pas moins, en revanche, une comédie à voir.