Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Voilà un livre plaisant à lire. Une femme qui sait écrire et qui connaît le cœur féminin, présente trois femmes du XVIIIe siècle qui fut le siècle féminin par excellence ; bien plus que le XIXe et le XXe siècles, républicains et machistes, plus que notre féministe XXIe siècle qui n’est que grossièreté dans tous les sens, sous prétexte de démocratie et d’égalitarisme.
Madame du Deffand, l’épistolière, la dame qui n’a de vie sociale que par la conversation, ce qui justifie son salon, et par la correspondance qui s’y substitue de plus en plus, avec l’âge, la perte de la vue et les ennuis de santé. Que cherche-t-elle ? À rompre son ennui qui semble le mal essentiel de son âme, nous dit avec perspicacité Cécile Berly. Soit ! Mais ce qu’elle veut, c’est séduire les hommes qu’elle aime et dont elle voudrait désespérément être aimée. Pour elle-même, pour ses qualités d’intelligence, de subtile compréhension, de finesse psychologique. Elle n’écrit à des femmes que pour régler des questions ou des comptes. Elle n’a d’autre règle dans la vie qu’elle-même. Et c’est ce qui l’épuise, comme son siècle.
Madame Roland se veut dès le départ une femme qui pense. Très jeune, elle prend goût à se décrire et à se statufier en associant toutes ses lectures d’antiquailleries à la formation d’un personnage qui lui donne une sorte de domination des évènements, malgré toutes les qualités de gentillesse qu’elle peut manifester par ailleurs. Et derrière, puis devant son mari, la voici qui entre en politique. Elle croit mener la Révolution, elle refait le monde. Et la Révolution la mène et la tue comme tout son monde imaginaire.
Madame Vigée Le Brun, la peintre, est plus que sympathique. Elle a tout connu de l’Ancien Régime qu’elle regrettera toujours et avec raison. Parce qu’elle avait du goût et pas simplement par fidélité royaliste. Elle écrit pour raconter sa vie qui a traversé toutes les épreuves de son temps. C’est un témoignage vivant, comme ses portraits et ses peintures. Elle sait ce qu’elle dit et ce qu’elle fait, même si Cécile Berly la juge comme une femme passionnée. Elle est la figure aimable d’un monde disparu.