Poète et scénariste Jacques Prévert (1900-1977) utilisait un langage populaire rejoignant ainsi un large auditoire, du plus jeune au plus vieux, du jardinier à l’avocat. Il n’a cessé de s’exprimer à travers des poèmes (mis en chanson à partir de 1935 par Joseph Kosma, dont Les feuilles mortes ancrées pour toujours dans la mémoire collective). Prévert, pour écrire ses textes, confectionne des collages à partir desquels il déconstruit le réel pour créer une nouvelle image devenant progressivement une phrase, libérant ainsi un art poétique. Une autre façon pour le poète de détourner une réalité trop figée à ses yeux, qui souvent ne se prête pas à la fantaisie, à la poésie ou à l’humour. Fatatras, édité en 1966, doit son nom à fatras lié à l’interjection patatras ! C’est cela, Prévert ! Un regard qui va plus loin que l’image vers des lieux qu’elle ne montre pas. Tel un enfant, « [il] détache une page, la déchire, lance les morceaux en l’air et attend que ça retombe en désordre ». Anne Baquet et Jean Paul Farré, sous la direction de Gerard Rauber, ont su jouer avec verve et bonheur de tous les ressorts du langage de Prévert dont les œuvres toujours refleurissent.

Poche Montparnasse, 75 Bd du Montparnasse, 75006 Paris. Réservation : 01 45 44 50 21

Illustration : ©Alexis Rauber