France
Vœux de Noël du prince Jean d’Orléans
Dans un discours revenant sur l’actualité de l’année 2024, le prince Jean d’Orléans, comte de Paris, présente ses voeux de Noël aux Françaises et aux Français.
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Encore une uchronie royaliste, mais imaginée par Frédéric Le Moal, spécialiste de l’histoire militaire et du fascisme.
Il imagine que le comte de Chambord, en 1873, accepte le drapeau tricolore, passe le flambeau au comte de Paris, sacré en tant que Philippe VII. Nous voilà en 1939, Johanno III regnante. Jean III récapitule son règne, se souvient avec amusement de la génuflexion de Blum, en 1936, venu rendre hommage au roi en tant que chef de gouvernement. Nous aussi, nous sourions, narquois et déjà emportés par ce magnifique « Et si ?… » qui instille dans les petits détails beaucoup d’humour, tord discrètement le cou à quelques légendes noires en une incise et, surtout, se lance dans un exercice de politique fiction qui démontre avec une rigueur historique, en fait, que le jeu des partis est le pire mode de gouvernement qui soit, en temps de crise et même en temps de paix. Les Allemands pénètrent dans cette France mal préparée en triomphateurs assurés. Les fidèles du roi le pressent de tenter un coup d’État pour arracher la France aux partis, justement : un roi ne fera pas couler de sang français, il s’y refuse. Churchill vient en France lui proposer d’organiser la guérilla : Henri VI, fils de Jean III mort en 40, qui sait ce que vaut la parole d’un Anglais, le renvoie sur son île. Nous sommes le 14 juin 1940, l’armée est en déroute, les républicains ne songent qu’à l’armistice, chacun ne songe plus qu’au bénéfice que son parti peut tirer de la situation. Frédéric Le Moal tresse habilement, autour du fictif pivot royal – dont la figure symbolique change toutes les perspectives –, vrais personnages, situations vraisemblables, paroles réelles et probables propos et nous fait par là sentir tout l’amour de la France et des Français que suppose la fonction royale. C’est un roman mais c’est un exposé politique du bon gouvernement, qui n’est ni le régime des partis ni l’État fasciste. On ne racontera pas le reste, mais sachez juste que le dernier chapitre s’appelle « le roi pardonne ». Il ne manque à notre plaisir qu’un index, pour courir vite au plaisir de voir Reynaud et Mandel assaisonnés, et que l’auteur fût moins gaulliste : péché véniel au regard de l’intelligence de ce roman, écrit avec un style enlevé.