Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
L’œuvre de Tolkien est d’abord celle d’un professeur de langues qui a exploré sa vie durant le vieil anglais et les langues germaniques.
Le petit essai d’Armand Berger le souligne avec talent en mettant au jour toutes les influences littéraires savantes du Seigneur des Anneaux, et, plus largement, de la mythologie de la Terre du Milieu élaborée par Tolkien, qui regrettait que l’Angleterre soit dépourvue d’un véritable appareil mythique. La démonstration est convaincante, s’appuyant sur les écrits de Tolkien lui-même comme sur des travaux savants. Un point chiffonne quand même. Au fil du texte, l’exaltation des “racines européennes” de l’œuvre se double d’une assimilation presqu’involontaire de l’Europe à une certaine germanité, en tout cas à un Nord qui monte haut et n’arrive plus du tout à descendre vers la Méditerranée. Autant il est évident que Tolkien, qui connaissait bien sûr Homère, n’a pas tiré son inspiration principale de la Grèce et de l’Italie, autant il paraît forcé de réduire l’Europe aux denses fumées des imaginaires saxons et nordiques, aussi forcé que de vouloir faire du Seigneur des Anneaux une œuvre purement chrétienne – même si la chrétienté fut une réalité européenne. Berger éclaire bien un pan complet de l’œuvre, et cette lumière mythique est bienvenue ; mais elle rejette dans l’ombre tout ce que l’histoire contemporaine et sa foi chrétienne avaient infusé dans les textes de Tolkien : il faut deux jambes pour parcourir la Terre du Milieu.