Une vache tombe du ciel et envoie par le fond un canot tuant sur le coup une jeune femme qui était sur le point d’accepter la demande en fiançailles de son ami. La scène d’ouverture d’El Chino, réalisé par l’Argentin Sebastian Borensztein, totalement surréaliste, est pourtant tirée d’un fait-divers bien réel. Mais l’originalité s’arrête ici. Le film se veut un conte humaniste universel et narre la rencontre improbable entre un jeune Chinois à la recherche de son oncle et un quinquagénaire Argentin, vétéran des Malouines, devenu quincaillier solitaire. Ces deux âmes égarées s’apprivoisent l’une l’autre et voient leurs destins bouleversés. Malgré ce scénario un brin convenu, la réalisation de Sebastian Borensztein est plutôt soignée avec des jeux de lumières variés et des acteurs dirigés de manière efficace. Surtout Roberto (interprété par Ricardo Darin), excellent dans son rôle d’habitudinaire refusant la modernité, ce qui donne lieu à des quipropos souvent comiques et des dialogues savoureux. On regrette d’autant plus un rythme parfois trop lent et un manque d’idées flagrant notamment pour le dénouement trop prévisible. C’est bien dommage, tant les premières minutes annonçaient un film prometteur qui se révèle finalement inégal.