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Égalité, que de crimes on commet en ton nom !

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Égalité, que de crimes on commet en ton nom !

Nous sommes dans un siècle d’envie. La jalousie pourrait être le maître mot de nos comportements, de nos lois, de nos institutions. Toute la démagogie s’active à faire vibrer cette corde du cœur pour justifier l’injustifiable, l’irrationnel, l’absurde. Voilà où nous mène aujourd’hui, en France très singulièrement, cette déification de l’Égalité comme unique norme sociale, qui devient la cause et la finalité de l’État. L’idée d’Égalité remplit tout l’espace du ciel et de la terre ; elle est la seule matière du débat politique, économique et social ; elle occupe tout le champ institutionnel ; elle investit l’État d’un rôle omnipotent et d’une sorte de légitimité prépotente qui le rend, en fait, impotent. Voilà ce qu’examine dans cet essai magistral notre ami Jean-Philippe Delsol, le fiscaliste bien connu, mais tout autant philosophe comme son nom l’y oblige. Et comme notre auteur a de l’esprit, ce qui manque le plus à notre pauvre monde de platitude planifiée et qui ne vise qu’à la tabula rasa au nom de l’Égalité, il entreprend un Éloge de l’inégalité. Ne serait-ce que pour rappeler au bon sens et qu’il y ait au moins une voix pour signaler que l’inégalité peut être protectrice.

Vous avez en main un véritable traité qui pourrait avoir l’apparence d’un pamphlet, mais qui offre en réalité dans une gradation d’une logique rigoureuse, d’abord une vaste synthèse philosophique, historique et politique où se trouve définie sur les pourtours de la sagesse grecque et biblique la notion juste d’égalité et pourfendue l’idée fondamentalement fausse de l’Égalité chimérique que Rousseau a instillée dans notre « corpus » institutionnel et social, puis ce que l’on pourrait nommer, si ce mot n’était par trop déformé, un programme économique et social, parfaitement établi, chiffré, comparé et ajusté sur les croissances possibles qui remettrait à l’endroit les notions de liberté, d’égalité, de propriété, de capacité, de mérite, bref le contraire de tout ce qui traîne dans les officines politiciennes. L’auteur, philosophe catholique qui ne cache pas sa vision spirituelle, ne manque pas de rappeler que, si le monde a un sens, c’est que la personne humaine y est en attente d’une béatitude qui transcende toutes les égalités et toutes les inégalités.

Éloge de l’inégalité, Jean-Philippe Delsol, Ed. Manitoba, 201 p., 19,50 €.

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